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| Quand l'écriture vous fuit... | |
| Auteur | Message |
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Tiphs
Illustratrice céleste et briseuse de noix
Humeur : S'hydrater aux male tears
| Sujet: Quand l'écriture vous fuit... Mer 30 Oct - 12:50 | |
| J'en parle parce que je suis en plein dedans, je crois bien : l'écriture, c'est fini pour un petit moment pour moi. J'ai toujours fonctionné par cycles, incapable de mêler intensément plusieurs choses. Pour l'écriture, la première fois que je m'y suis mise à fond, ça a duré trois ans. Après ça, plus rien, pas possible de me relancer, c'était mort. Le creux a duré trois ans et l'écriture est revenue avec une Sombre histoire de pirates, que j'écris depuis trois ans. Et je crois que je suis arrivée au début du creux. J'ai testé pas mal de trucs pour lutter contre ça : écouter les musiques qui m'inspirent pour cette histoire, relire mes vieux brouillons, me repasser en tête tout ce que je voulais raconter le soir avant de m'endormir, me remémorer le sentiment que j'avais quand j'ai commencé, me souvenir de pourquoi je voulais raconter cette histoire et ce qu'elle signifie pour moi... rien. Donc je suis pas chiante, j'attends. Mais vous, que faites-vous quand l'écriture vous fuit, et que c'est plus grave qu'un "simple" syndrome de la page blanche ? |
| | | Madouce
Age : 33 Localisation : France ou Suisse Emploi/loisirs : Vagabonde de l'imagination Humeur : Ego-boost
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Mer 30 Oct - 13:06 | |
| Ah je connais bien ça... La flemme d'ouvrir la page Word, la flemme d'élaborer une intrigue, de faire parler les personnages, de s'attarder dessus, tout simplement. L'inspiration semble avoir foutu le camp en nous faisant un gros doigt d'honneur et on ne trouve pas les arguments pour la faire revenir. Ah la s... Je pense que ce genre de choses arrivent à tout le monde, même aux plus grands. Quand on se passionne pour quelque chose il y a forcément un moment où ça coince, où notre motivation est en berne car après cette explosion d'inspiration, les éclats retombent. J'ai déjà eu des pannes mais je ne m'en inquiète jamais car je sais que l'inspiration reviendra tôt ou tard. Quand je ne sais plus quoi faire avec mon histoire je la met de côté quelques temps, je me repose la tête jusqu'à ce que l'envie revienne. |
| | | SAndra
Esprit victorien
Age : 48 Humeur : J'ai un mauvais pré sentiment....
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Mer 30 Oct - 19:33 | |
| - Tiphs a écrit:
- Mais vous, que faites-vous quand l'écriture vous fuit, et que c'est plus grave qu'un "simple" syndrome de la page blanche ?
alors j'ai vécu ça fin 2012 ça a duré 6 mois et encore aujourd'hui je me force un peu. Alors en toute honnête ? RIEN ! Je vie ma vie, métro, boulot, enfants, dodo. Je m'occupe de mes petites affaires, je fais mes autres loisirs que ceux concernant l'écriture et un matin, tient... j'ai envie. Alors j'écris un peu. Tu n'as pas a te sentir forcé d'écrire si tu n'en a plus le désir. Après je peux comprendre que cela te pèse parce que c'est tu aime ça, j'en suis sur. Comme j'aime cela et que quand je peux pas, quand ça vient pas, je me sens vide de sens et ça me met en colère de ne pas y arriver, d'en éprouver un tel mépris… mais tu ne peux non plus allez contre la muse. |
| | | Sumi B.
Prêtresse du réalisme
Age : 22 Localisation : Grenoble Emploi/loisirs : En recherche d'emploi, les pieds dans l'eau Humeur : Jamais satisfaite
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Mer 30 Oct - 22:20 | |
| Bon alors je suis d'accord avec SAndra, il ne faut pas se forcer. Même si dans ma tête j'ai tendance à le voir autrement. En fait, hors période NaNo, camp NaNo et tous ces bidules, je n'écris pas. Réellement, j'écris des broutilles, peut-être 5k en un an. Ben voilà, tant pis. Parfois l'écriture ne m'intéresse plus, mes histoires ne m'intéressent plus, alors tant pis, je passe à autre chose, j'évite même les forums (bon c'est souvent dans mes périodes de manque de motivation extrême) et puis je fais quoi ? j'attends. J'ai pas de recettes miracles, même si j'écoute de la musique, même si je relis, moi non plus ça ne revient pas instantannément, alors je reste patiente et optimiste. Pour me dire que de toute façon ça reviendra. Et ça revient, car l'envie de finir mes histoires est plus forte. |
| | | Mio
Adoratrice des chauves baraqués
Age : 34 Localisation : Néant Emploi/loisirs : Créatrice de personnages en roue libre Humeur : facétieuse
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Jeu 31 Oct - 1:13 | |
| Il va peut-être te sembler que je dis ça parce que je ne comprends pas, et c'est possible, mais Tiphs je pense que tu te mets trop de pression en voulant absolument en faire les prémices d'un arrêt total de l'écriture. Rien ne dit que ton schéma avec les 3 ans d'écriture - 3 ans de creux est réellement une tendance à long terme qui va se reproduire. Tu te mets la pression à cause de cette crainte et ce n'est pas bon. Mettre 6 mois à pondre un chapitre, j'ai envie de te dire, où est le problème y en a qui sont à une moyenne de 8 mois par ici . Donc ça, sérieux, tu t'en fiches. Et si tu t'en fais pour les lecteurs, ben faut pas. Avec tout mon respect, tu leur dois rien. Aussi, tu es en plein dans un boulot qui, s'il n'est peut-être pas stressant (ou ptêt que si), est vaguement abrutissant. C'est le genre de boulot qui ne te sollicite pas physiquement ni créativement et du coup c'est tout sauf stimulant... Enfin je pense. Quand j'ai fait mon stage l'année dernière, j'avais rarement des journées très chargées et je pensais que j'allais écrire tous les soirs. Lol. J'ai pas écrit un mot pendant 2 mois, quand je rentrais je me foutais devant la télé et je ne me levais que pour manger puis aller me coucher. Yiha. En fait en y pensant j'ai eu aussi de très longues périodes sans écrire, surtout à peu près au même moment que toi, après avoir quitté sky la première fois. Mais dans ma tête ça carburait toujours autant, et par moments je ne sais pas, ça me pétait de reprendre. Parce que c'était trop bien dans ma tête et je pouvais pas laisser ces histoires là, tu vois ? Mais j'ai toujours eu le sentiment que je finirai mes histoires commencées un jour, quel que soit ce jour, alors je ne me stresse pas. Si ça se trouve je me trompe hein ? Mais pour l'instant je suis sereine, je sais pas. Ça aide peut-être à encaisser les longues périodes de blocage sans y prêter trop attention. |
| | | Aleksey
Maître des mâles
Localisation : Dans un manoir, à Westbury Emploi/loisirs : Etudiant - Secrétaire de GE - Syndrome-de-Stockholmiseur Humeur : Bazinga !
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Jeu 31 Oct - 11:34 | |
| Arf, je t'avoue que je ne l'ai jamais vécu comme ça, comme un arrêt pur et simple. Bien sûr, l'envie n'est pas toujours au rendez-vous et je mets parfois huit mois pour pondre un chapitre mais je me dis jamais "ça y est, c'est foutu pour un moment". Mais ça doit être mon côté optimiste. A vrai dire, dans mon cas, ça a commencé avec mon déménagement à Lyon et depuis gros blocage. SI j'ai pu y remédier, c'est grâce à deux choses.
D'abord, écrire des trucs qui n'ont rien à voir à côté. On a tous un projet sur lequel on se donne à fond, qu'on aime plus que tout et pour lequel on a tellement d'espoirs (pas forcément d'édition, hein) que ça finit par nous bouffer. Alors moi je relâche la pression en écrivant des trucs à côté, juste pour me détendre, pour le fun. Une histoire sur laquelle je ne réfléchis pas cent sept ans pour chaque phrase, où je n'ai pas un style à couper le souffle et où, même si l'intrigue n'est pas des plus subtiles, je m'amuse. Du coup, je sais pas si c'est prévu mais comme le NaNo commence ce soir, tu as envisagé d'essayer de la faire, juste pour le fun ? Pour te changer les idées, écrire autre chose en te consacrant sur la quantité plutôt que la qualité ? Mine de rien, ça t'aiderait peut-être à décompresser.
L'autre, c'est d'organiser des ateliers écritures. Définir un moment où on se consacre à l'écriture tout en essayant de changer d'environnement pour ne pas étouffer. Pour ma part, il y a eu des sessions écriture avec Ienny qui ont pas mal aider je l'avoue, parce que c'est toujours mieux de se dire qu'on est dans la même galère, et aussi le fait de me dire "bon, aujourd'hui, je me pose dans un café et j'écris." Ce qui encore une fois marche très bien dans mon cas, parce que sans internet, j'ai plus le choix, j'écris. Même si c'est pas extraordinairement, au moins j'ai écrit et j'ai une base que je peux retravailler après. |
| | | Anda
Ancienne pyromane reconvertie dans la médecine
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Jeu 31 Oct - 14:31 | |
| Je suis d'accord avec Aleksey, écrire d'autres trucs aide vachement ! Je ne sais pas si tu as d'autres projets que USHDP et Allunia mais un petit projet annexe, sans prise de tête juste pour t'éclater t'aidera peut-être à surmonter cela. Je n'ai jamais connu de vrai blocage comme ça a l'air d'être ton cas, mais j'ai souvent des longues périodes de flemme où même ouvrir mon fichier Word est trop dur pour moi, alors ne parlons pas d'écrire. Mais avec ce genre de projet secondaire, je n'ai presque pas besoin de réfléchir, ça ne me demande aucun effort et c'est fun à écrire, alors ça m'aide souvent à traverser ces périodes. Sinon j'aime bien ce que Mio dit, je pensais tout pareil mais en moins bien formulé (je remarque que c'est souvent le cas). |
| | | Tiphs
Illustratrice céleste et briseuse de noix
Humeur : S'hydrater aux male tears
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Jeu 31 Oct - 16:14 | |
| - Mio a écrit:
- Aussi, tu es en plein dans un boulot qui, s'il n'est peut-être pas stressant (ou ptêt que si), est vaguement abrutissant.
T'as totalement raison. Sur ce point et sur tous ceux que tu as soulevé. Cependant, je n'arrive pas à m'empêcher de voir des similitudes entre la dernière fois et maintenant, comme par exemple la non-envie d'écrire autre chose, de sérieux ou non ( Chemical Humanity traîne toujours...) - Mio a écrit:
- Mais j'ai toujours eu le sentiment que je finirai mes histoires commencées un jour, quel que soit ce jour, alors je ne me stresse pas. Si ça se trouve je me trompe hein ? Mais pour l'instant je suis sereine, je sais pas. Ça aide peut-être à encaisser les longues périodes de blocage sans y prêter trop attention.
Là, je t'envie. J'ai l'impression de ne pas avoir assez de vies pour écrire tout ce que j'aimerais, et là où c'est très très con, c'est que j'ai la peur constante de mourir ou qu'il m'arrive quelque chose qui me rende incapable de finir ce que j'ai commencé. Du coup je me bagarre tout le temps pour concilier mon empressement avec ma flemme/blocage/envie de bien faire. - Aleksey a écrit:
- Du coup, je sais pas si c'est prévu mais comme le NaNo commence ce soir, tu as envisagé d'essayer de la faire, juste pour le fun ? Pour te changer les idées, écrire autre chose en te consacrant sur la quantité plutôt que la qualité ? Mine de rien, ça t'aiderait peut-être à décompresser.
Le NaNo, nan, par contre je retente mon fake-nano de l'an dernier, à savoir écrire une heure par semaine, ou au moins essayer. Je me dis qu'en me forçant à reprendre un rythme régulier ça pourrait relancer la machine, même si au début ça sera une minute d'écriture et 59 de rien. Je verrai. Mais j'ai encore un peu trop de boulot en novembre pour participer cette année hélas. - Aleksey a écrit:
- sans internet, j'ai plus le choix, j'écris.
Idem ! Et ça, c'est particulièrement vrai en train. Plus je me fais chier sans rien d'autre qu'un cahier et un stylo, plus les chances pour que je me mette à écrire sont fortes. |
| | | Mio
Adoratrice des chauves baraqués
Age : 34 Localisation : Néant Emploi/loisirs : Créatrice de personnages en roue libre Humeur : facétieuse
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Ven 1 Nov - 1:22 | |
| - Tiphs a écrit:
- Mio a écrit:
- Mais j'ai toujours eu le sentiment que je finirai mes histoires commencées un jour, quel que soit ce jour, alors je ne me stresse pas. Si ça se trouve je me trompe hein ? Mais pour l'instant je suis sereine, je sais pas. Ça aide peut-être à encaisser les longues périodes de blocage sans y prêter trop attention.
Là, je t'envie. J'ai l'impression de ne pas avoir assez de vies pour écrire tout ce que j'aimerais, et là où c'est très très con, c'est que j'ai la peur constante de mourir ou qu'il m'arrive quelque chose qui me rende incapable de finir ce que j'ai commencé. Du coup je me bagarre tout le temps pour concilier mon empressement avec ma flemme/blocage/envie de bien faire. Non mais bon aussi je crois que j'ai atteint l'ataraxie par inadvertance, ça doit aider. Je pense qu'il vaut mieux pas se bagarrer trop fort non plus. Confucius a dit : "Allons toujours de l'avant, comme le flot s'écoule, plutôt que de vouloir remonter à contre-courant, vas-y c'est trop crevant." :chinois: J'espère que les mots du sage t'ont éclairée. |
| | | SAndra
Esprit victorien
Age : 48 Humeur : J'ai un mauvais pré sentiment....
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Ven 1 Nov - 9:05 | |
| - Tiphs a écrit:
- Mio a écrit:
- Mais j'ai toujours eu le sentiment que je finirai mes histoires commencées un jour, quel que soit ce jour, alors je ne me stresse pas. Si ça se trouve je me trompe hein ? Mais pour l'instant je suis sereine, je sais pas. Ça aide peut-être à encaisser les longues périodes de blocage sans y prêter trop attention.
Là, je t'envie. J'ai l'impression de ne pas avoir assez de vies pour écrire tout ce que j'aimerais, et là où c'est très très con, c'est que j'ai la peur constante de mourir ou qu'il m'arrive quelque chose qui me rende incapable de finir ce que j'ai commencé. Du coup je me bagarre tout le temps pour concilier mon empressement avec ma flemme/blocage/envie de bien faire. Je suis pas toute seule alors ? … C'est une de mes hantises. Ca peut paraitre absurde mais… Je me sens plus proche de mes 50 que de mes 20. Je suis plus sereine aujourd'hui qu'avant mais je me sens aussi plus fatiguée. Et je trouverais injuste de ne pouvoir finir ces récits que j'ai commencé parce que la vie en aura décidé autrement à ma place, en me rendant tétraplégique, atteinte d'Alhzeimer, ou morte. - Mio a écrit:
- Enfin je pense. Quand j'ai fait mon stage l'année dernière, j'avais rarement des journées très chargées et je pensais que j'allais écrire tous les soirs. Lol. J'ai pas écrit un mot pendant 2 mois, quand je rentrais je me foutais devant la télé et je ne me levais que pour manger puis aller me coucher. Yiha.
Ca ce sont clairement les dommages co-lattéraux du travail. T'as beau te dire que tu a quelques heures le soir en rentrant du taf... quand tu rentre tu as brutalement toute la pression, toute la concentration de la journée qui se relâche (moi ça me le fait dés l'instant ou je suis sur le trajet de retour). Ce qui fait que quand tu rentre… BAM ! T'es rincé ! Fatigué ! t'as juste envie de continuer à vider ta tête en faisant carpette. (alors imaginez quand vous rentrez quand plus il faut gérer les enfants avec sont lot de conflit, de devoir de dîner a préparé) |
| | | Admin
Age : 122
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Ven 1 Nov - 9:13 | |
| - SAndra a écrit:
- Et je trouverais injuste de ne pouvoir finir ces récits que j'ai commencé parce que la vie en aura décidé autrement à ma place, en me rendant tétraplégique, atteinte d'Alhzeimer, ou morte.
Et donc, tu iras voir une ergothérapeute qui te permettra d'accomplir malgré tout ce projet de vie ! (sauf en cas de décès, obviously) Comme Mio, je pensais que les stages me permettraient de souffler. HAHAHAHAHA. Il ne faut pas se forcer, ça a déjà été dit. Et ne pas stresser sur cette notion du temps. Quand nous serons tous des écrivains riches et célèbres, on aura tout le temps d'écrire ce que l'on veut ! (c'était l'intervention utile de la journée) |
| | | SAndra
Esprit victorien
Age : 48 Humeur : J'ai un mauvais pré sentiment....
| | | | Angel
Age : 124 Localisation : Dans une cave krrkrrrrr. Emploi/loisirs : Torturer ses personnages. Humeur : Sadique
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Ven 1 Nov - 22:43 | |
| J'ai souvent eu ça et je fais une pause. Je pars désormais du principe que l'écriture est pour moi. Ca peut paraître égoïste mais je n'ai plus envie de me forcer à écrire comme avant parce que ça me dégoûte de mon histoire que je stop par après DÉFINITIVEMENT. Donc dans le cas où l'écriture ne vient pas, je ne cherche pas plus loin, je tente peut-être un peu mais c'est tout. Et dans mon cas, je t'en avais parlé Tiphs, j'ai parfois une poussée d'inspiration qui me permet de terminer un chapitre en une journée, ce qui est assez... Paradoxale. |
| | | mrsnobody
Emploi/loisirs : Rien
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Lun 16 Déc - 19:09 | |
| DISCLAIMER: BEAUCOUP DE MAVIE.COM, PEU D'ANALYSE PERTINENTE, NE S'APPLIQUE SANS DOUTE PAS A TOUT LE MONDE.
Personnellement, je suis dans cette situation depuis janvier. Je pense que c'est tout à fait normal d'écrire par cycles ainsi, et je suis à-peu-près certaine que c'est la façon dont je fonctionne, vu que ça fait déjà un moment que j'écris, à la différence près que je ne m'arrête jamais vraiment. Actuellement, j'écris donc toujours, mais je me force pour garder la main et ce que je produis n'a pas une grande substance, que ce soit au niveau de la masse -étant donné que je privilégie des genres courts-, que des mondes produits, qui ne trouvent pas la même cohérence ou la même force que dans mes longues histoires comme Manipulations. A mon sens, il n'y a malheureusement rien à faire. Commencer, pour moi, c'est vraiment le plus dur, et ce d'autant plus que c'est l'étape qui dépend le plus de l'inspiration ou de la chance. Une fois que j'ai le début, il ne reste plus qu'à travailler. On peut déclencher la production -c'est ce que je fais, pour garder une discipline et garder l'habitude de manipuler la langue-, mais les bonnes histoires ne se décident pas consciemment. Ray Bradbury disait un truc là-dessus: comme quoi si on ne s'amuse pas à écrire, c'est que l'histoire est pas bonne. C'est pas un truc qu'on peut résoudre en travaillant, je crois. Jusque là, je n'ai rien dit de bien passionnant, mais voilà la remarque que je voulais faire: j'ai observé une sorte de relation chez moi entre ma production et mon état psychique. J'explique: dans ma vie, j'ai écrit trois longues histoires. La première, je l'ai écrite entre huit et dix ans, la seconde entre douze et quatorze ans et la dernière entre quinze et dix-huit ans. La deuxième est restée inachevée, parce que j'ai changé pendant sa rédaction: je suis passée au lycée, j'ai changé de cercle d'amis, je suis tombée amoureuse... Et je pense que la première a été faite par mon Moi enfant, la seconde par mon Moi pré-adolescent, la troisième (Manipulations) par mon Moi adolescent. Ces trois périodes ont été séparées par des moments de flottements où j'avais chaque jour l'impression de me réveiller dans la peau de quelqu'un d'autre. Busy with life, comme qui dirait. Actuellement, j'imagine que j'attends la première histoire de mon Moi adulte. C'est ça le cœur du problème: comme je suis encore jeune, je change encore beaucoup. Par conséquent, les histoires que je fais, si je ne les achève pas assez vite, ne me correspondent plus. Et si chaque histoire que je fais correspond à la personne que je suis au moment où j'écris, j'imagine qu'il me faudra attendre peut-être la trentaine bien tapée pour que je commence à voir apparaître des constantes, ou que je puisse relire des choses que j'ai faites plus jeune, voire les reprendre (inutile de dire que j'admire les gens qui savent déjà ce qu'ils veulent et qui bossent sur les mêmes trucs depuis plus de cinq ans alors qu'ils ont à peine plus de la vingtaine). Un an, deux ans de plus, c'est une différence gigantesque quand on a entre dix et vingt-cinq ans. Mes trois longues histoires n'ont AUCUN rapport les unes avec les autres, personnellement! Ce sont des moments où on évolue très vite. Donc, et même si c'est triste, c'est possible que tu ne sois plus la personne qui a commencé Une sombre histoire de pirates, Tiphs. Je dis juste "possible" parce que chaque écrivain fonctionne d'une façon tellement différente que tu ne le ressens peut-être pas comme ça du tout. Personnellement, je ne suis pas actuellement dans une phase géniale au niveau de ma vie. Je sais pas trop ce que je veux pour le futur et beaucoup de mes convictions ont été ébranlées ces derniers mois. Mais je pense que c'est un genre de phase de transition. L'année prochaine, je quitterai forcément la classe préparatoire, alors quelles que soient mes notes, ma vie changera, et je me retrouverai dans une position qui me permettra d'évoluer. Je suis dans un paradigme usé jusqu'à la corde (vie chez papa-maman/formation dans un lycée/études théoriques), mais il va changer, se débloquer. Et là, je suis à-peu-près sûre que je me remettrai naturellement à écrire. Tout ça pour dire que peut-être qu'il faut vivre un peu pour que l'inspiration revienne, se développer, changer en tant que personne. Et que quand elle revient, c'est toujours sous une forme cheloue, inattendue. Et qui ne fait JAMAIS regretter l'ancienne. Voilà.
EDIT: Déjà, je suis plus vraiment sûre de ce que j'ai marqué. Je rajoute juste une grosse distinction entre les moments où: Je sais pas qui je suis, je sais pas ce que je veux raconter, JE VEUX TOUT RACONTER A LA FOIS, J’ÉVOLUE, J’ÉVOLUE! Je fais dix mille histoires, je vais dans tous les sens, je sais pas ce que je veux, puis pouf, je me mets sur un rail et je fais un grand livre! Et le moment actuel, qui est plutôt: J'ai l'impression que j'ai rien d'intéressant à dire, et je ne crois plus ni en ce que je fais, ni dans les livres. J'ai pas l'orgueil nécessaire pour croire dans un projet, et écrire me paraît dépourvu de sens car tout ce que j'invente n'existe pas. Personnellement, j'ai ces moments de doute généralisé comme ça envers TOUTE forme de littérature, et ceux-là sont carrément graves. Généralement, ils finissent quand je tombe sur un livre qui m'enthousiasme vraiment. Quand je suis en plein dedans, je me dis: Pourquoi je fais ça? Pourquoi je m'emmerde? Ca n'existe même pas, et ça n'existera jamais. Moi, ce que je veux, c'est VIVRE tout ça! Voire même: Les livres, c'est nul, ils mentent tout le temps, c'est juste de la drogue qui t'explose le cerveau dix minutes, et après tu te réveilles et le monde est toujours aussi nul. Voilà, des nouveaux facteurs de ras-le-bol de l'écriture expérimentés par moi. |
| | | Matt'
Grande amie des MOOSE MOOSE
Age : 27
| Sujet: Re: Quand l'écriture vous fuit... Lun 16 Déc - 19:40 | |
| Tu sais que tout ce que tu dis résume ce que je pense ? (en gros) Enfin ça concorde plutôt bien avec ce que je vis actuellement. J'avais un gros roman que j'ai écrit pendant plus d'un an au collège. Je ne l'ai jamais fini, parce que j'ai changé. Bon, je vais pas revenir là-dessus, parce que tu l'expliques très bien : le changement, grandir, tout ça... c'est logique. Mais depuis je n'ai pas réussi à retrouver cette même "flamme" qui m'animait, ce "besoin" d'écrire tous les jours comme je le faisais à l'époque. Peut-être est-ce aussi parce que j'ai moins de temps... je sais pas. Bref. J'ai écrit pendant tout ce temps une histoire "par défaut", parce que ne pas écrire, pour moi, c'est pas possible. Mais je ressens plus le même amour/engouement pour cette histoire. D'ailleurs je la trouve mauvaise au moment où je l'écris alors que l'autre que j'avais tant aimée, je la trouvais bonne (même si c'était une histoire idiote de... pré-adolescente/adolescente, en quelque sorte !] je ne dis pas que je n'aime pas ce que j'écris en ce moment, mais j'ai conscience que c'est bien loin de ce que je peux fournir, sincèrement. Je n'y mets pas le coeur nécessaire et d'ailleurs on sent qu'il y manque un truc, cette flamme à mes yeux si importante. Voilà. (mais j'ai bon espoir d'avoir retrouvé une histoire que j'aime) BREF c'était l'histoire de ma vie également. Mais je suis assez d'accord avec toi, Mrs Nobody. |
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