Alors voilà, j'ai toujours eu une écriture très personnelle avec une sensibilité particulière pour la "description" des sentiments, des pensées, en somme de tout ce qui est intérieur ce qui m'a amené à véritablement "piller" certains aspects de ma vie privé, histoire amoureuse, décès, trahison...

Avec mon dernier roman, je me suis rendue compte que je voulais me pencher sur le genre du réalisme. Et dans le même temps, j'ai réalisé que j'avais la manie, bonne ou mauvaise, de toujours me reporter à ce que je vivais. Même mon journal est écrit sous forme de roman, je ne dis pas par cela que c'était très intéressant, mais plutôt que je l'écris sous forme de chapitre, en fournissant le même travail d'écriture que lorsque j'écris une fiction, j'essaie de "bien écrire".

Et cela me suis jusque dans mes histoires, mes romans, mes nouvelles. Je n'arrive pas à avoir de la distance entre ce que j'écris et ce qui me touche dans la vie. Put-être est-ce simplement ma manière d'écrire, mais parfois, cela me bloque, parce que je sais très bien que certaines personne sauront très bien faire le rapport entre les éléments de ma fictions et ceux de ma vie privée. Et puis j'ai peur que ça me limite aussi.

D'un autre côté, je m'investis toujours beaucoup dans mes écrits par cela. Mais du coup, je voulais savoir, avez-vous plus une écriture "personnelle" ou "détaché" ?

PS : Je ne savais pas si je devais mettre ce sujet dans la case question ou expérience, car pour moi il s'agit un peu des deux. Désolée donc si il doit être déplacé   

Bah quand t'écris du réalisme j'ai tendance à penser que non l'écriture n'est pas spécialement plus personnelle mais qu'elle peut être touchée par beaucoup plus de choses. Un fait divers ou une expérience personnelle de la vie de tous les jours ne t'inspirera peut-être rien pour ton roman fantastique alors que si c'est du réaliste si. De toute façon, je pense que on a tous une part de soi dans ce qu'on écrit, mais j'essaye de rester assez détachée par rapport à mon écriture. C'est-à-dire que pour nourrir mon récit je vais utiliser mes aventures (bon pas tout, c'pas trop trépidant), mes expériences, ce qui se passe autour de moi et mes sentiments. Et je vais les mélanger avec mon imagination, ce que je veux dire par là c'est que un de mes personnages réagira peut-être comme moi je l'aurais fait mais pas tous, sinon ce serait franchement ennuyant. Donc je pense qu'il faut trouver son propre milieu entre soi et imagination (en se disant que finalement l'imagination est presque toujours influencée par nous-même* )


* J'inclue là : sentiments, expériences, émotions, faits divers, culture, éducation, etc.

Honnêtement, j'en sais rien. Pour être passée par un peu tous les genres, réalisme compris, je n'ai jamais constaté être plus impliquée personnellement dans un genre en particulier.

As-tu peur de te lancer dans le réalisme parce que, comme cela a un rapport direct avec notre quotidien, Je suis pas sûre du pourquoi de ta question, tu crains de vraiment trop t'impliquer au point que ça te bouffe ?
Si ça peut te rassurer, je suis du genre impliquée dans mes histoires et particulièrement dans la psychologie de mes personnages, dans lesquels je sème (parfois inconsciemment) des petits bouts de ce que j'ai vécu. J'aime beaucoup piocher dans les sentiments que j'ai pu ressentir face à une situation similaire à celle de mon héroïne (comme la trahison, l'abandon, ce genre de trucs qu'on est tous plus ou moins amenés à vivre à un moment donné) au risque d'en sortir avec une humeur de merde, parce que ça m'aura fait revivre des souvenirs désagréables.

Et justement parce que tu parles là d'investissement d'un point de vue sentimental, alors j'ai bien envie de répondre qu'écrire une histoire réaliste ne changera pas la donne.
Parce qu'à moins d'écrire une histoire fantasy dont le héros est un troll des montagnes nommé Glorkz qui préfère bouffer et tabasser que penser, tes personnages seront toujours des humains. Donc peu importe l'univers dans lequel ils évoluent, leurs pensées sont similaires aux nôtres et leurs préoccupations aussi. Certains thèmes sont universels (je parlais de la trahison, mais y en a plein : l'amour, la tristesse, la perte d'un être cher, les accidents graves, le terrorisme etc) et à mon avis toute expérience peut être transposée dans la psyché de tes personnages. Ecrire une histoire réaliste ne sera pas plus éprouvant, le contexte n'influe pas ^^

Alors. Comme Tiphs, je suis particulièrement impliquée dans mes personnages, qui sont parfois le reflet de moi-même (mais attention, en nuancé !) Néanmoins, hormis cela, avant, je n'avais pas trop l'impression de faire revivre des choses qui me sont arrivées, à mes personnages, ou à les intégrer dans mon roman. Cependant, une situation particulière est GDS, ce roman (que personne ne connaît) que j'écris avec D.Cybèle. Nous nous sommes toutes les deux beaucoup impliquées. On pourrait penser, vu l'univers science fantasy, que c'est complètement déjanté. Effectivement, ça l'est, mais on y retrouve énormément de situations que l'on a vécu dans notre vraie vie (raison pour laquelle je ne dévoilerais jamais ces dites situations, très très personnelles, en plus). Je sais pas si on l'avait décidé comme ça au départ, je sais pas, je crois que c'était important pour nous, qu'on se sentait moins seule en intégrant des morceaux de notre vie dans ce roman. Bref, c'est le seul roman que j'ai écris et où il se trouve des vrais morceaux de ma vie. Mais je pense que c'est parce que je l'ai écrit avec D.Cybèle, justement, et que ça change bien des choses.   (et là je m'aperçois que j'ai répondu très vaguement)

J'ai toujours écrit que du réalisme. J'ai du mal avec le reste, même si je tente de plus en plus.
Il y a forcément une implication personnelle dans tes écrits, quel que soit le genre. Après comme cela a déjà été dit, en écrivant du réalisme tu vas forcément t'inspirer plus facilement de ce qui t'entoure (faits divers, liens familiaux, etc).

Personnellement, la différence que je fais quand j'écris, c'est que dans un récit réaliste, je ne vais pas seulement mettre de moi, mais beaucoup des autres. (beaucoup plus que moi d'ailleurs) Je m'inspire des gens, des personnalités, des individus. & quand j'écris autre chose, c'est plus général, la société, des questions écologiques, économiques, etc. 'fin je sais pas si je suis claire. Mais j'ai l'impression que dans un récit fantasy par exemple, tu peux développer bien plus les grandes questions sur l'humanité, la vie, la mort. Tandis que dans un texte réaliste tu développeras peut-être plus les émotions, les sentiments. L'échelle est différente, tu fais dans le grand ou dans le petit (comme si tu regardais un truc au microscope) sans pour autant que ce soit une généralité, hein Je suis pas en train de dire que les personnages en fantasy sont creux, bien au contraire. Simplement, en écrivant du réalisme tu peux plus t'épancher dans le psychologique, tandis que dans d'autres genre l'action est bien plus essentielle.

(et j'ai l'impression d'être absolument pas claire ...)

mais je rejoins Tiphs quand elle dit que l'investissement ne change pas, quel que soit le genre choisi.

Bon, j'ai survécu à de nombreux impondérables et me voilà de retour   
Tout d'abord, merci pour vos réponses, je vais tenter de répondre clairement !

Sumi B. a écrit:

Donc je pense qu'il faut trouver son propre milieu entre soi et imagination (en se disant que finalement l'imagination est presque toujours influencée par nous-même

Justement Sumi, je peine à trouver la frontière, ou alors c'est juste que, comme d'habitude, je ne parviens pas à me laisser assez aller quand j'écris. Je bride mon "élan" et mon inspiration avec mes questions hihi. Mais puisque tu te penches sur le réalisme ça me ferait vraiment plaisir d'en parler avec toi parce que c'est un genre qui m'intéresse.

Tiphs a écrit:

As-tu peur de te lancer dans le réalisme parce que, comme cela a un rapport direct avec notre quotidien, Je suis pas sûre du pourquoi de ta question, tu crains de vraiment trop t'impliquer au point que ça te bouffe ?

"

Non Tiphs, au contraire, j'aime écrire avec mes tripes, quitte à me plonger dans de pénible souvenir. L'une des choses qui me fait peur en fait (et j'avoue que ce n'était pas clair, justement parce que ça ne l'est pas vraiment dans ma tête) c'est de me limiter dans ce que j'écris. De toujours devoir me sentir concernée par telle ou telle chose pour parvenir à pouvoir écrire à ce propos.Que mes écrits soient définies par ma propre expérience, en somme. Sinon pour le coup du Troll, tu m'as bien faîte rire !

ManoucHe' a écrit:

Personnellement, la différence que je fais quand j'écris, c'est que dans un récit réaliste, je ne vais pas seulement mettre de moi, mais beaucoup des autres.

je comprends ce que tu veux dire, je fonctionne de la même façon (comme beaucoup j'ai l'impression) mais comme je mets "des autres", j'ai parfois peur qu'ils se reconnaissent, et du coup, par pudeur et respect, je n'ose plus continuer l'histoire.

Et sinon Matt', t'inquiète c'était clair   et du coup en vous répondant j'ai pu voir ce qui me bloquait, même si je ne sais pas encore sur quel pied danser avec le réalisme.

Lorelei a écrit:

mais comme je mets "des autres", j'ai parfois peur qu'ils se reconnaissent, et du coup, par pudeur et respect, je n'ose plus continuer l'histoire.

J'avais cette peur aussi au début. Te freine pas pour ça. Tes personnages ne seront JAMAIS la copie conforme de quelqu'un que tu connais. Au début il y aura des ressemblances. Trop, ce sera gênant. Mais à force d'écrire, d'être plongée dans ton histoire, ils vont évoluer différemment, avoir leur personnalité propre pour finalement ne garder que quelques traits particuliers non reconnaissables, à moins que tu ne préviennes avant qu'ils sont inspiré de personnes réelles.

Je comprends vraiment ce qui te bloque, mais je t'en prie, si comme tu le dis tu écris avec tes tripes, ne te laisse surtout pas freiner par ça. Utilise-les tu peux les transformer et en faire quelque chose génial.

ManoucHe' je n'ai jamais encore suffisamment avancé pour qu'ils évoluent seuls, justement parce que je me bloquais. Mais du coup ton message me donne envie de persévérer !  

Si tu veux en parler plus longuement ou si t'as besoin d'un coup de fouet de temps en temps hésite pas surtout