J'imagine que, comme moi, vous avez déjà eu des discussions avec vos personnages, que vous les voyez comme des personnages à part entière et que des fois ils font des trucs bizarres et sont un peu relous et des fois même vous fantasmez sur eux mais d'autres fois ils foutent la merde mais bon on les aime bien quand même.

Hier, j'étais en train de recopier à l'ordi un de mes chapitres, une discussion entre deux personnages où l'un d'eux encourage l'autre, et soudain, j'ai eu l'impression que c'était à moi qu'il parlait, que c'étaient les mots que j'avais besoin d'entendre à ce moment-là, et qu'il m'a véritablement, moi, encouragée. C'était assez étrange, comme si j'avais eu une discussion avec une personne réelle et extérieure, que tout ça ne venait pas de moi mais de quelqu'un d'autre, et ça m'a vraiment aidée à avancer dans une réflexion personnelle.

Du coup, je voulais savoir : est-ce que vous aussi, vos personnages vous ont déjà parlé de cette manière-là ? est-ce qu'ils ont su trouver les mots justes ?

Ca m'arrive très souvent avec les Fleurs (que avec les Fleurs en fait. Il faudrait que je développe, mais je pense que les Fleurs est la seule histoire où j'ai un rôle actif dans l'histoire, car je pourrais presque incarner l'un des personnages, en l'occurrence, Dorina la grande déesse omnisciente que personne n'a vu et qui écrit le destin de chacun, ce qui peut correspondre à la description d'un auteur !), sauf que les personnages sortent du support papier (ou en l'occurrence écran) et que j'ai le droit à leurs remarques à n'importe quel moment de la journée. Qu'est-ce que eux, ils feraient à ma place, dans telle situation. Des fois, ça donne l'impression d'être totalement schizophrène, m'enfin... Des fois, aussi, ça aide et ça motive !

Citation :

est-ce que vous aussi, vos personnages vous ont déjà parlé de cette manière-là ? est-ce qu'ils ont su trouver les mots justes ?

Alors non, ils ne m'ont jamais parlé comme ça, mais autrement. J'ai beaucoup de personnages principaux, et j'ai une relation différente avec chacun d'eux. Trois ont su me soutenir entièrement à différentes parties de ma vie jusqu'ici.

En premier lieu mon tout premier personnage, appelons le Sham, que j'ai créé il y a un peu plus 10 ans maintenant. Il ne m'a jamais quitté mais je vais vous épargner les niaiseries adolescentes qu'il a subit pour vous faire par d'une chose qui m'arrive assez régulièrement avec lui et qui à chaque fois me submerge. Je rêve souvent de mes personnages, et Sham est le seul qui me donne des ordres et des indications à suivre sur la façon d'agencer mon intrigue, mais surtout sur la façon dont je vais devoir le mettre en scène. Ça passe par des sensations très nettes que je garde au réveil, et qui me plonge toute la journée dans un état d'hébétude avancé (dans une de mes approches il m'a fait me rendre compte que j'abandonnais son côté impétueux et téméraire en me fixant avant de se jeter dans un brasier, dans un autre rêve il a refusé que je le touche mais m'a fait comprendre qu'il accepter de coopérer avec un autre personnage qui a pris beaucoup d'importance à mes yeux). Bref, le cas Sham est ancré en moi depuis tellement longtemps... Si vous pensez déjà que je suis folle, arrêtez de lire maintenant.

En second lieu il y a Lysandre, je le mentionne juste, parce que je ne saurais pas mettre de mot sur ce qui nous relie. C'est sans doute le seul de mes perso sur lequel je pourrais fantasmer, mais pas longtemps car je ne suis pas biologiquement capable d'être une fan girl, encore moins de mes propres personnages.

Le cas David enfin. Et là c'est un truc de ouf. Je pense que chaque auteur met en place une sorte de mythologie personnel dans ses œuvres, et David c'est la clef de voute de la mienne. Il a une place centrale. Mais plus que ça, je l'adore. J'ai dit une fois qu'il était mon Christ, my personnal Jesus, et c'est vrai en fait. J'ai donc une relation super intime avec lui que j'entretiens par lettres. Je lui écris des lettres, ouais. Ça a commencé avec un défis d'écriture à la con mais après j'ai continué. Une seule fois j'ai joué le jeu inverse, j'ai écris sa réponse, et j'ai jamais autant pleuré de ma vie (à ma décharge, j'étais en pleine dépression et j'avais pas du tous les idées claires).

On va pas trop creuser, mais voilà.
Après, de façon plus classique, comme Ienny je joue à être eux parfois. Souvent en fait. Et je me suis aménagée un rôle dans l'histoire pour être fictivement avec eux (le rôle d'un prostipute, ouais, et alors ?  ).

Quand j'écris, ouais, il y en a qui essaient un peu de faire pression dans un sens ou l'autre (principalement à base de "me tue pas ! me tue pas !". J'essaie de leur tenir tête autant que je peux mais certains sont obstinés... (NON, Kimmy, tu n'auras pas ta romance, non pas même un bisou, c'est décidé depuis longtemps, pas de alleeeez qui tienne, meuf t'es relou, bon, je sais plus maintenant... bon ptêt juste un bisou alors HE C'EST PAS ENCORE DÉFINITIF HEIN on se calme). Et maintenant que la suite est en cours de création dans ma tête (mon imagination va BEAUCOUP plus vite que mes mains), c'est la cohue à base de "fais-moi revenir ! fais-moi revenir ! alleeeez juste un caméo ! allez, dans l'épilogue ! alleeeez c'est moi tu m'aimes on le sait !".
Oui c'est le bureau des réclamations dans ma tête quand j'écris.

Dans la vie de tous les jours, en revanche, je me sens plus comme Tiphs ou Talsa : à la limite j'essaie d'imaginer leur réaction dans telle ou telle situation... Mais même là, c'est essentiellement par jeu.
Je ne me sens pas "habitée" par mes personnages, et je ne me projette pas plus dans leur univers que je les projette dans le mien. Je ne les vois pas comme des personnes réelles susceptibles d'habiter à côté de chez moi (et pour certains d'entre eux, ça vaut mieux d'ailleurs). Ce sont juste des créations, que je m'efforce sans cesse d'étoffer, de peaufiner, de complexifier, certes, mais des créations. Je suis peut-être une auteur sans coeur ^^

(ou alors c'est ma dernière barrière mentale contre la schizophrénie, parce que si je compte combien de personnages j'ai en tout... je sais qu'il y en a 71 juste dans VLV1&2)

71 ?
...
HAHAHAHAHAHA, c'est le total de mes personnages un peu importants toutes histoires confondues ! T'as bien raison de te protéger d'eux ! xD

71 ? Ah ouais quand même !
Sinon euh... c'est une question intéressante, mais je sais pas trop quoi répondre. Souvent, j'essaie de savoir ce qu'ils feraient à ma place, dans la vie courante (comme Tiphs je crois) plutôt que l'inverse. Et parfois, j'ai l'impression d'agir comme certains d'entre-eux, ce qui est assez flippant.

Moi, même si mes personnages ne vivent jamais longtemps (j'abandonne trop souvent ^^), je m'imagine plutôt en elle. Que ce soit les 3 héroïnes du moment, chacune d'elles sont en un sens moi et donc je me projette littéralement en elle. En fait, c'est pire qu'un journal ^^

Je n'avais jamais vraiment eu de grande discussion avec mes personnages, sauf peut-être avec Morgan et Evan il y a quelques années mais là, j'ai décroché le pompon. Hier soir seulement, j'ai créer une histoire. Et cette teigne d’Esther, qui n'a même pas 24 heures d'âge s’immisce déjà dans mon cerveau. Elle et moi, on est différentes, volontairement. Mais je sens que si ça continue, je vais trop m'imprégner d'elle, et si je m'investie trop, ça va devenir bizarre. Surtout si j'essaie d'associer son monde fictif au mien.

Syndrome d'Asperger (léger)
Troubles de déficit de l'attention liés à l'hyperactivité
Troubles Obsessionnels Compulsifs
Troubles atypiques de l'humeur / dépression


Et malgré tout ça, jamais mes personnages ne m'ont parlé. Pour moi, ils ne sont rien de plus que des supports de l'histoire, au même titre que le décor, l'univers, etc. La question : développe-je suffisamment mes personnages, ou suis-je vraiment trop peu émotionnel pour ce genre de trucs ? x)

Je pense que c'est une question de sensibilité, mais ne pas avoir de lien spécial avec ses personnages ne veut pas forcément dire qu'ils ne sont pas assez réels. À mon avis

Oui je te rassure Ulter, je n'ai pas l'impression de laisser le développement de mes persos de côté et pourtant ils ne me parlent pas non plus et je les vois toujours comme des personnages, pas des personnes. (et je me suis auto-diagnostiqué encore plus de troubles de la personnalité que toi, na.)

Alors je n'ai jamais eu l'impression de "parler" avec mes personnages, par contre il y a certaines fois où je me laissais emporter par le récit.
Je me souviens très bien, j'écrivais une scène de dispute assez violente. Au moment où l'héroïne parle, je pense: "Non mais attend il se prend pour qui celui-là ? Quel enfoiré" Et tap tap tap tap, mitraillette sur le clavier avec les nerfs en pelote !
Et au moment où l'autre répond, idem: "Elle se prend pour qui celle-là ? On va pas se laisser faire hein !" Et tap tap tap tap re-mitraillette !
C'était très amusant à écrire x)

Mes personnages ne m'ont jamais parlé.

En même temps, ça fait un sacré bout de temps que je les ai mis de côté  

J'aurai plutôt tendance à m'immerger complètement dans l'histoire, à réagir à leur place, c'est ce qui rend mon écriture "intéressante", parce que je porte beaucoup d'attention aux sentiments et aux réactions des personnages. Je veux qu'ils soient crédibles, alors ça marche comme ça : comment je réagirais à sa place dans telle situation ?

Sinon, je les considère plutôt comme une véritable création, jamais comme des personnes réelles. Je peux les faire vivre en dehors du récit - et je vous raconterai plus tard comment ils sont devenus de vrais acteurs - mais je n'ai pas de "conversations" avec eux, ils ne me parlent pas, et je ne me dis jamais "comment ILS réagiraient à ma place ?"

Parce que c'est moi l'auteur, c'est moi qui contrôle. D'abord.  

Je n'ai jamais parlé avec mes personnages mais je me suis souvent sentie envahie par eux. Comme si ils vivaient dans un monde parallèle et que, d'un seul coup, la barrière entre nos deux mondes tombait. Avec en plus la sensation de ne pas pouvoir remettre en place cette barrière !
Et là, c'est le drame, parce que j'ai l'impression d'être spectatrice des scènes, de voir tout ce qui ce déroule, tout ce qui se passe sans en avoir vraiment la maîtrise. Et la plupart du temps, bien-sûr, ça arrive au moment où j'ai pas un stylo sous la main.
j'ai parfois l'impression qu'ils vivent leur propre vie et que je ne fais que la raconter (au lieu de l'inventer)

non nous ne sommes pas fous !  

Tout à l'heure j'avais l'impression de faire du hors sujet sur le topic «  pourquoi écrivez vous » alors je suis venue faire un tour ici et je suis plutôt étonné. Vos perso vous parle pas. Mais alors, LorianO et moi somme atteinte de véritable schizophrénie ?

Aliane ( c'est ma première vrai perso de RPG. La première crée de toute pièce, et je lui ais volé son nom. Parce que je suis une vilaine voleuse d'identité. ) me parle tout le temps. « Fais pas ci, fais pas ça. Tu t'es mal épilé le sourcil droit, et t'as l'air stupide. ». Elle est méchante. Non mais plus sérieusement, comme on est quasi pareil même si à la basse c'était pas censé se passer comme ça, bah on a tendance à penser la même chose. Et c'est souvent que face à une situation, y'a un petite voix dans ma tête qui me dis ce que je dois faire. Et souvent on peut m'entendre dire «  la ferme » à voix haute.
J'fais aussi souvent des rêves ou j'suis assise à la térasse d'un café et ou elle me raconte sa vie avec son mec ( jouer par une amie sur le rpg, et en général c'est des scène qu'on à jamais jouer d'ailleurs ) et au réveil bah je dois écrire. Surtout ce qu'elle à ressentie. Et même quand j'écris elle continue.
Vous ne faite jamais ça, écrire plein de mot sans aucun sens sur un page pour tenter de vous filler de l'inspi. Parfois quand je le fais trop longtemps à telle point que je pense plus trop a ce que j'écris, bah ça donne des truc drole genre «  Aliane aimerais divorcer » Alors effectivement, ça vient peut être tout simplement de moi. Mais je suis gentille alors je l'écoute.
Mais c'est peut être parce qu'avec le temps on est devenue trop fusionnelle toute les deux. Mais pourtant, Maël aussi s'invite dans a tête parfois ou sur a page avec ses «  bois un coup et ça irra mieux » quand je vais pas bien. Et franchement, Maël et moi, on est pas vraiment pareil. C'est un tueur en série cruel et sanguinaire quoi. ( Mes envie de meurtre viennent surement de lui ). Ca m'est déjà arrivé comme à LorianO, pour les besoin du RPG ( vu que je test tout mes nouveau persos dessus pour voir si y'a vraiment matière ) de devoir écrir des lettre, et en les relisant, j'avais vraiment l'impression qu'il me parlait à moi et pas à cette idiote d'Even ( jouer par quelqu'un d'autre ). Et que parfois lui aussi me donnait des ordres.

Mais par contre il ne e viendrais jamais a l'idée de me dire comment réagirais Aliane ou Maël. Surement parce que dans 90 % des cas, avec Aliane je finirais dans le lit d'un inconnu et avec Maël je me retrouverais a devoir dissimuler un corps ...  

Mais mes autre personnage sont naze alors eux ils causse pas sous peine de mourir dans la semaine.

Mes personnages ne m'ont jamais vraiment parlé.
Disons que, dans certaines situations, je me dis que tel ou tel personnage n'aurait pas dit ça ou n'aurait pas réagit comme ça ; et c'est un peu comme s'ils m'engueulaient de ne pas être eux. Les méchants.
Sinon, ils ne me parlent pas. Même si, bon, ça devrait pas tarder, hein.

Cela m'est arrivé, avec ma première histoire qui mine de rien a pris trois ans de ma vie.

A la base, j'étais le personnage principal, nous avions le même nom, je l'ai changé par la suite. Puis des expérience personnelle m'ont fait pour un temps me retrancher dans mon univers, et elle est devenue moi et inversement. Du coup, oui je lui parlais.

Maintenant ça ne m'arrive plus, même si je "joue" des dialogues pour mesurer leur impact.

OH MON DIEU JE SUIS PAS LE SEULE !!!!

Isao.
Tora.
(Ayame)
Ce sujet m'a direct fait penser à ces deux personnages là (le troisième était tellement plus calme !), qui ont squatté ma tête pendant trois ans sans jamais me raconter leur histoire ou quoi (je ne sais même pas où ils habitent ni d'où ils viennent, sauf Tora ! Les vils !), mais qui y faisaient UN RAFFUT !!!! Voir parlaient ou agissaient à ma place. Et me parlaient aussi. (et en plus ils ont des noms japonais quoi.)
Et puis un jour, ils sont plus ou moins partis (ou au moins se sont calmés).

Bon après, il y aussi eu les personnages de mes romans, mais ceux-là sont moins turbulents (certainement parce que je les couchais sur papier), mais oui, ils s'amusent à faire des scènes dans ma tête et me parlent quand même de temps en temps.
En plus en ce moment il y en a des nouveaux qui arrivent, et puis ils font leurs trucs, là, ils bavardent, MAIS ILS ONT DES NOMS QUE JE NE CONNAIS PAS ET COMPLETEMENT BIZARRES ! Non mais quel personnage se taperait l'inscruste chez un auteur avec un prénom que l'auteur ne connait pas ?!???!!! Et ensuite ils attendent indolemment que je cherche leur prénom et commentent ceux que je trouve. Sérieux quoi. (Millie et Devin, c'était pour vous.)

Mais bon. En général, ils ne s'occupent pas trop de ce que je fais moi, tant que ça n'a pas un lien avec eux. Au pire ils font leur trucs dans un coin de ma tête, me déconcentrant totalement, mais sinon au moins, ils ne commentent pas ma vie. (ouf !)