Je suis en pleine rédaction, et une question me taraude. Comment faites-vous pour rendre vos personnages attachants ? Ou autrement, en tant que lecteur, qu'est-ce qui fait que vous trouvez un personnage attachant ? Ou que le destin d'un autre vous est complètement indifférent ?

Vaste question! Et si tu trouve la réponse, tu deviendra un dieu parmi les auteurs en générale ^^
Il y a des pistes évidement, notamment en lui donnant de la profondeur (un passé, un présent, des sentiment...) ou au contraire aucune profondeur mais de bonnes relation avec les autres (principe du personnage "mascotte"). Un personnage deviendra aussi intéressant/attachant en fonction de ton histoire…

De manière « générale », « on » s'attache facilement à un personnage que l'on suit et qui a de la profondeur.

Dernier point : « s'attacher » de manière positive n'est pas l'objectif ultima atteindre. Il est plus « judicieux » qu'un lecteur/spectateur soit « intéressé » par les personnages (si tu en as, il faut aussi que les méchants soient intéressants et charismatiques, faute de quoi, l'histoire risquerait de s'en trouver déséquilibrer).

Aw... merci. Je me demandais s'il y avait déjà eu des analyses de faites, par exemple avec le vaste sujet Harry Potter, mais vu comme ça, ok ! Quand tu dis profondeur, c'est qu'il y ait plusieurs composantes à sa personnalité ?

Pour mes méchants, pas de soucis, je suis amoureuse d'eux. Ce sont souvent des gentils qui pêchent XD.

La Grenouille Céleste a écrit:

Je me demandais s'il y avait déjà eu des analyses de faites, par exemple avec le vaste sujet Harry Potter

Ça… Sûrement ! (On fait des analyses et des études de tout aujourd'hui)

Essaie de voir ça comme les personnages d'un RPG : celui qui te donne juste l'info c'est un PNJ dont tu te fous !
Les personnages de quêtes vont commencer à te raconter leur histoire et la majorité des éléments racontait sera importante pour la suite.
Enfin, pour ceux qui le tes compagnons tu connais leur histoire, avec tous les éléments qui constituent leur personnalité et leur façon de réagir. Même les mauvais jeux de donne au moins ces informations et les bons temps donnent plus, des éléments anecdotiques, inutile au récit, mais qui donne de la profondeur au personnage.

Évidemment, un bon méchant c'est indispensable !:

Ceci dit, je le dis et le répète : il n'y a pas de réponse universelle.

Je viens de lire le roman d'un ami et je me suis rendue compte que je me suis attachée à un perso car je le trouvais "vivant" dans le sens réaliste. Tout au long du récit, il avait glissé des tas d'informations concernant les petites habitudes des personnages, leurs défauts, tics ou autre. Et du coup ça rendait l'ensemble crédible ce qui permettait de s'y attacher.

Je dirai que comme pour les humains, ce sont ce qui le définisse mais également ce qu'il fait qui le rend attachant ou pas, mais que les détails comptes aussi énormément. (Car quand on côtoie quelqu'un ce sont des choses que l'on remarque)

Je suis assez d'accord avec Lorelei sur les détails : c'est ce qui va rendre un personnage vivant, et donc potentiellement attachant. Comme dit Aube, il faut lui donner de la profondeur, une histoire. C'est un peu comme les gens autour de toi : tu ne vas t'attacher à eux parce qu'ils sont beaux (quoi que...) ou parce qu'ils ont une fois dit quelque chose d'intelligent. ça va se jouer petit à petit, dans leur comportement, leur manière de parler, leur sourire, tous ces petits éléments qui, décrits de manière factuelle, ne vont pas sembler exceptionnels, mais qui, mis bout à bout, vont apporter un certain charme à une personne.

J'ajouterai aussi, en ce qui concerne les personnages, que, s'ils sont attachants au yeux de tes autres personnages, ils seront plus facilement attachants aux yeux de tes lecteurs. attention, je dis pas que TOUS tes autres personnages doivent l'aimer, au contraire, ça peut même produire l'effet inverse, mais, en général, on a tous autour de nous des gens qui tiennent à nous parce qu'ils voient en nous quelques éléments que nous, nous ne voyons pas forcément mais qui font qu'on est attachants à leurs yeux, et d'autres qui ne verront pas ces éléments et qui nous seront indifférents / nous détesteront. donc pour moi, rendre un perso attachant joue aussi sur le relationnel qu'il a avec les autres personnages (ses amis, mais aussi ses ennemis).

Et, enfin, je dirais que ça joue aussi sur les défauts. évidemment, quelqu'un de raciste, sexiste, méchant pour le plaisir et égocentrique à la fois ne va pas forcément susciter l'attachement. Mais, admettons, un perso qui parle trop ; ou qui est tête en l'air ; ou moqueur ; ou naïf ; ou autocentré ; ou qui a une trop grande gueule ; voire quelqu'un de carrément énervant, peut susciter de la curiosité et éventuellement de l'attachement par ce trait de caractère.

Prenons par exemple Ollie, dans Arrow : j'aime Ollie d'amour, vraiment, mais des fois ils est franchement énervant. Il est buté, il n'écoute pas les conseils des autres (alors que ce sont de bons conseils), repousse ses amis parce que "je préfère souffrir seul" et "nan mais tu peux pas comprendre" (stupid boy), il ment (mal, en plus, la plupart du temps), des fois il dit des trucs méchants, il est jaloux mais refuse de le montrer parce qu'il a une fierté à la con, des fois il remue le couteau dans la plaie pour le plaisir (ou juste parce qu'il est énervé et qu'il a besoin d'un défouloir), il en veut aux gens pour des raisons stupides, des fois il joue la carte du poor depressive boy, et accessoirement il tue des gens aussi des fois. Bref, Ollie est méga-relou. MAIS Ollie est attachant. Parce que malgré tout il a un sens de l'honneur, de l'affection pour sa famille et ses amis, de l'humour, une certaine forme d'intelligence et une certaine forme d'honnêteté. En un mot, Ollie est humain. Des fois il fait des mauvais choix ou il dit des mauvaises choses, mais comme tout le monde, j'ai envie de dire. Et oui, certains épisodes il m'énerve profondément et j'ai envie de lui foutre deux baffes, et d'autres j'ai juste envie de le prendre dans mes bras tellement il est chaton.

Voilà. donc j'ai envie de conclure en disant que, pour rendre un perso attachant, il faut le rendre humain. Après, tout le monde ne l'appréciera pas forcément, certains diront "moi je préfère Steve" et d'autres "mon chouchou c'est Gonzague", et au final c'est ça qui donnera de la densité à ton éventail de personnages, parce que dans la vie on aime pas tous le même type de personnes et que donc on sera pas attirés par les mêmes personnages.

(ah oui et puis, aussi : une VDM peut aider à rendre un perso attachant, comme ça on a envie de le protéger en s'enroulant autour de lui et en crachant sur tout ce qui s'approche trop près. :p)

Citation :

comme ça on a envie de le protéger en s'enroulant autour de lui et en crachant sur tout ce qui s'approche trop près. :p)

J'adore l'image.   

Je me posais la question aussi, sur les personnages. Merci de vos réponses.

Bien que le truc des détails, ça veut dire qu'il faut vachement réfléchir et préparer ses personnages avant d'attaquer la rédaction... non ?

Deniel a écrit:

Bien que le truc des détails, ça veut dire qu'il faut vachement réfléchir et préparer ses personnages avant d'attaquer la rédaction... non ?

Pas forcément... après ça dépend de comment toi tu fonctionnes, mais je sais que chez moi ça vient vachement souvent du personnage en lui-même.
Par exemple, dans l'histoire que j'écris en ce moment, quand je visualise mes scènes dans ma tête au moment de les écrire, j'ai un perso qui a eu tendance, de manière récurrente, à remonter ses jambes contre lui quand il s'assoit. c'est arrive une fois, deux fois, trois fois, et quand je me suis rendue compte du truc, j'ai compris pourquoi il faisait ça (geste de défense, mécanisme de protection, blablabla), et du coup ça m'a permis de mieux comprendre le perso. C'était pas un truc que j'avais prévu à la base, mais au final ça s'est révélé vachement pertinent pour l'histoire... et c'est pas venu "de moi".

Ce que je veux dire, c'est que souvent on (j'utilise "on" pour parler de moi surtout, m'en voulez pas :p) crée un perso avec quelques traits de caractère principaux ("machin va être intelligent, mais un peu socially awkward, pas très bavard, un peu borné et à tendances dépressives", par exemple), et que ces traits vont s'affiner au fur et à mesure de l'écriture, et s'exprimer de manière différente selon les personnages (par exemple, Machin va exprimer la colère en criant, mais truc va tout garder en lui et juste devenir désagréable). Et tout ça (en ce qui me concerne du moins), ça fait partie des trucs qui viennent au fur et à mesure de l'écriture. (ce qui fait que parfois quand on relit ses premiers chapitres à la fin de l'histoire on les trouve un peu OOC ^^)

Tout à fait d'accord avec LorianO, les détails viennent avec l'histoire, comme si le personnage s'émancipait. Dans mon roman, mon perso était un homme heureux, à la fin, il est pris de fréquents moments de doutes et de déprimes. Et cette évolution s'est faîte seule, "naturellement" si je puis dire. C'est la même chose avec les détails je pense, les personnages acquièrent des automatismes ou des réflexes selon la situation dans laquelle ils se trouvent.

Je m'étais jamais posé la question. Maintenant je me demande si mes personnages sont attachant... Parce que moi je m'y suis attaché, mais je me demande si un lecteur pourrait s'attacher à l'un d'eux. Plus j'y pense et plus je les trouve très inaccessible. Ce topic me démoralise. Mais il est bien utile. Quand bien même y'a pas de recette miracle, ça me fait me poser de bonnes questions. Je m'en vais de ce pas réfléchir à tout ça, pour voir si je suis pas une de ses auteurs qui zappe complet la profondeur de leurs personnages.

Mais après, je pense aussi qu'on s'inspire plus ou moins de ses lectures et propres expériences. Les personnages gentils et mascottes m'agacent au plus haut point dans les histoires des autres, alors j'en ais pas. Tout mes personnages sont plutôt froid en faite, parce que c'est le genre de personnages que j'aime le plus et aux quel je m'attache toujours. Alors je dois vraiment pas avoir des masse de perso attachant... Les gout personnel de l'auteur doivent être vachement déterminant non ?

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Après Haliane, je pense que l'important n'est pas tant de rendre un perso attachant que de le rendre humain et intéressant. Par exemple, si tu prends Axel de Tiphs ou Finwë d'Inwë, aucun des deux n'est franchement attachant mais ils sont tous les deux humains et super intéressants, et c'est pas pour ça qu'on ne va pas les apprécier en tant que personnages (mais pas en tant que personne). Faut aussi prendre en compte que tous les êtres humains ne sont pas attachants. ^^

et Krox j'approuve ta définition de "attachant" : un perso qu'on aime encore même une fois qu'on connaît ses défauts. comme un humain, en somme. ^^

Les anti-héros sont aussi "attachant" mais pas forcement dans le sens "on a envie de le câliner"   .

LorianO, mais alors, si les détails viennent au fur et à mesure, est-ce qu'on ne risque pas des incohérences par la suite ? Je suppose que si on découvre un détail en cours de route comme tu le dis, il faut ensuite le noter quelque part, extrapoler, expliquer... pour s'en souvenir après !
J'avoue que cette partie-là m'effraie un peu - et c'est en partie ce qui me fait détester écrire...   J'ai l'impression qu'il y a trop de travail, que rien ne vient tout seul, et à la première incohérence, je me dis "merde" et j'abandonne... C'est sans doute pas la bonne réaction...   


Moi, j'aime bien les personnages dont je me rappelle même longtemps après la lecture. C'est pas spécialement parce que j'avais envie de lui faire des câlins (sauf si c'était une héroïne super jolie  ) mais surtout parce qu'il m'avait marqué. Un anti-héros, ou même un méchant, peut faire ça, sans qu'il soit "attachant". Il y a des personnages dont je me rappelle, alors que je ne saurais même pas vous donner le titre du bouquin. Ça, c'est puissant.

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Krox j'adhère totalement à ton idée du "dialogue" avec ses persos, au fond on est juste là pour raconter ce qu'eux ils vivent. il faut écouter ses persos et y être attentifs, c'est comme ça qu'ils deviennent cohérents.
Au fond, créer un perso, c'est un peu comme rencontrer une nouvelle personne. Au début on saisit rapidement ses traits principaux, et puis plus on passe du temps avec elle et plus on en apprend sur elle, son histoire, ses réactions, ses tics de langage, ce qui va la gêner et ce qui va lui plaire, ses goûts, etc. Et, Deniel, ça va pas forcément créer des incohérences, juste ajouter plus de finesse à ta lecture du perso et peut-être que du coup il faudra revenir sur tes premiers chapitres une fois l'histoire finie pour ajouter plus de densité et de profondeur, mais au fond l'essence de leur personnalité sera déjà là.

Après, pour ce qui est de s'en souvenir et de rien oublier, personnellement je note rien, mais si ça t'arrange fais-le ! après c'est un peu comme tes amis : pas besoin de noter chaque détail de leur personnalité pour savoir qu'ils sont comme ci ou comme ça. ^^ et puis s'il y a des incohérences c'est pas grave, continue à écrire et tu reviendras dessus plus tard.

Citation :

et puis s'il y a des incohérences c'est pas grave, continue à écrire et tu reviendras dessus plus tard.

Mais  est ce  vraiment  nécessaire ? Nous  même  nous  sommes pleins  d'incohérence et  de  contradiction. Alors  est ce  vraiment  choquant chez  un  personnage ? Ou au contraire  est ce  que ça  ne  peut  pas  être  utile  justement de  les  laissé  dans  le  texte ? C'est pas  comme  les  incohérences  en rapport  avec  l'histoire ou la oui, il faut  rectifier ne  serait ce que  pour  la  compréhension du texte. Mes  personnages  ont  tous leurs  lots  d'incohérence caractériel, et justement  je  me  verrais  vraiment  pas  les  rectifier. J'aime  beaucoup leurs  contradiction. Le  perso qualifier  de  gentil mais  qui dans  le  chapitre  5 va  faire  un truc  méchant. Ou celle  qui n'aime  absolument  pas  le  chocolat et  qui à un moment  va  avoir  envie  de  se  taper  un bon gros  cookies  au chocolat et  qui n'aimera  de nouveau plus  ça  après. Parce que je  suis  pareil. Ça  me  choque  pas. Et j'aime  aussi constater  ce  genre  d'incohérence  chez  les  personnages  des  autres, que  se  soit  volontaire  ou non.

Du coup, doit  on réellement modifier, corriger  et arranger  au fur  et  a  mesure  les  informations qu'on donne  sur  son personnage,  histoire  que  tout  soit  cohérent  et  que  tout  colle  parfaitement, ou n'est ce  pas  les  rendre  plus  humains que  de  laisser  consciemment ces  incohérence la. Et ces  incohérence  la ne  peuvent  pas  justement  rendre  un personnage  plus  attachant ?

La petite bête bizarre dans L'Age de Glace a écrit:

Et s'il était allergique aux graminée, ça le rendrait pas plus attachant ?

Je pense qu'il y a une différence entre les contradictions et les incohérences. On est tous faits de contradictions et c'est ce qui nous rend humain, pareil pour les personnages, et ce sont les exemples que tu cites, Aliane. Les incohérences c'est plutôt quand ton personnage agit / pense d'une manière qui va à l'opposé total de sa personnalité et ce, sans qu'il n'y ait aucune raison (logique ou pas) derrière. Ça, par contre, c'est un problème selon moi, et comme le dit Lo ça nécessite de revenir sur les premiers chapitres une fois l'écriture terminée pour harmoniser le tout.

Sinon je suis entièrement d'accord avec Lo et c'est tellement bien dit que je songe à te construire un autel. (pour changer).

LorianO a écrit:

Au fond, créer un perso, c'est un peu comme rencontrer une nouvelle personne. Au début on saisit rapidement ses traits principaux, et puis plus on passe du temps avec elle et plus on en apprend sur elle, son histoire, ses réactions, ses tics de langage, ce qui va la gêner et ce qui va lui plaire, ses goûts, etc.

J'avais jamais vu ça comme ça... !   

Je ne pense pas... Quand on lit un livre/ regarde un film/ joue a un jeu, on se place dans un état d’esprits qui fait qu'on est enclin a croire des truc qui ne passerait pas dans la vie réel (ne serai-ce que le narrateur).

ce sont des incohérences qu'en tant que lecteur on ne remarque pas forcément mais qu'en tant qu'auteur on va voir. Par exemple, en relisant, on va se dire "ah tiens, maintenant que je connais mieux ce paysage je trouve qu'il parle trop / n'aurait pas utilisé ces mots là / n'aurait pas réagi comme ça". Il s'agit plus, à mon sens, d'affiner que de corriger.