Voilà, je suis entrain d'écouter Ice Queen de Within Temptation et cela m'a propulsé six années en arrière. J'ai eu besoin et envie de partager cela avec vous :

Pour certains, le premier roman, la première histoire (achevée ou non) est juste une esquisse, un premier projet dont on a parfois honte à cause de ses imperfections. Certains l'enterre, passe à autre chose, d'autres lui laisse une place importante tout en passant volontiers à une autre histoire. Moi, je n'ai jamais réussi à me détacher vraiment de cet univers.

Cela m'a handicapé un temps, car cherchant sans cesse à le reprendre je m'empêchais de me lancer dans autres choses, je n'écrivais rien et restais accrochée à cet univers comme on reste attachée à ses souvenirs....

Une année a passé, deux, trois. Je n'écrivais toujours rien. Puis peu à peu j'ai réalisé que si j'aimais tant cette histoire, c'est parce qu'elle avait été la seule avec laquelle j'avais pu vraiment m'évader. Chaque mot était autant d'aventure, chaque chapitre un sentiment de liberté. J'écrivais avec spontanéité. Le personnage principal c'est moi, et cela ne devait pas être autrement. L'univers ressemblait à mes rêves de l'époque.... Et j'ai réalisé que si j'essayais de changer cela, de l'améliorer, je perdrai tout ce que j'aimais en ce monde, car fatalement je ne suis plus la même.

J'ai fini par me "forcer" à passer à autre chose, et je suis parvenue (non sans fierté étant donné le désert traversé) à boucler un roman d'anticipation dont l'intrigue, l'histoire et le style me paraissent satisfaisant (comparé à mon premier projet). Mais voilà, je réalise que je n'y trouve plus le même plaisir, je ne parviens pas à me laisser aller à cause de ce maudit perfectionnisme.

C'est sans doute parce que j'ai grandi, mais je ne parviens pas autant à voyager au travers de ce que j'écris. Je me bride. Je me perds dans la quête de "qualité" de perfection, d'ornement. J'ai mûri mais au lieu de me faire progresser, cela me freine. Et je regrette encore plus mon premier univers de ce fait. Mais je sais que si je m'y replonge dans l'idée de le retoucher, cela ne donnera certainement rien de bon.

J'espère avoir été claire sur la nostalgie qui me tient et sur mes difficultés à me plonger dans mes nouveaux projets (bien que je considère histoire 2 comme mon bébé d'amour). Vous accordez qu'elle place vous a vos premiers projets ? Vous avez eu du mal à passer à autre chose ?

(désolée pour les fautes suite à un rdv chz l'ophtalmo je ne vois quasiment rien)

Je ne me retrouve pas tout à fait dans ce que tu dis peut-être parce que mon expérience est différente de la tienne.


Mes "vraies" histoires, les premières, eh ben elles ne sont pas complètement finies. Je vais prendre ce que je considère comme mes deux premières vraies histoires.
A reculons a son premier jet bouclé, elle est écrite en entier, mais je n'en suis pas détachée parce que je sais qu'elle a besoin d'une réécriture avant que je puisse la considérer comme satisfaisante et la terminer définitivement.
La Parisienne s'est transformée en trilogie (bien que seule le premier tome corresponde au premier projet), et même si là encore le premier jet est bouclé, je sais que je la touche encore du doigt parce qu'il faut que je la réécrive et que certains personnages seront toujours présents dans le tome deux qui n'est pas encore écrit.

Si je passe à ma première histoire (je ne dis pas "vraie" là), eh ben elle n'est pas encore écrite. Je l'ai laissé de côté pendant très longtemps me disant que jamais ne l'écrirais vraiment et puis elle a fait son petit bout de chemin et finalement si je l'écrirais. Elle sera très axée jeunesse parce que plus naïve et dans un genre que je maîtrise mal (fantastique), mais je l'écrirais donc je l'abandonne pas.

Par contre, oui je ressens de la nostalgie pour les deux premiers trucs que j'ai écris. La première était une fan fiction, la deuxième une autobiographie très romancée. C'était pas satisfaisant, je dirais même que c'était nul et c'est enfui au plus profond de mon disque dur, mais pourtant c'est là et c'est vrai que parfois je regrette parce que au moment là c'était facile, j'étais pas perfectionniste. Mais jamais je ne les reprendrais. Mais effectivement y'a un sentiment de mélancolie, de nostalgie présent.

J'ai la chance (je pense) de pouvoir passer à autre chose assez facilement, parce que je ne m'attache pas tellement, je m'attache à mes personnages oui (c'est certainement pour ça que je fais régulièrement des clins d'oeils etc.) mais l'univers non. Tout simplement parce que j'écris dans un univers réaliste que je peux réutiliser comme je veux. Pour La Parisienne, cela se passe à Paris, autant dire mon lieu préféré pour mes intrigues. Pour A reculons, cela se passe en Bretagne/Normandie parce que j'adore ces paysages, eh bien dans l'histoire que j'ai en ce moment, l'histoire se passe en Normandie. Autant dire que je passe très facilement d'une histoire à l'autre mais seulement parce qu'avec mes histoires et ce que j'ai créer, je peux tout réutiliser facilement.

Je pense oui que si nos expériences sont différentes c'est aussi parce que l'on écrit pas dans le même genre. Maintenant que tu le dis, je me demande si "mon détachement" émotionnel par rapport à mon roman d'anticipation (qui se passe tout de même en france) n'est pas lié au fait que je n'ai pas bâti l'univers de mes mains.

Oui je confirme que tu as de la chance de passer à autre chose facilement   ce n'est pas mon cas mais je crois que cela est imputable à mon très grand manque de confiance en moi, les débuts ne sont jamais simples, les premières phrases non plus... Donc commencer un nouveau projet.... Enfin c'est un autre problème   

Je pense qu'on a tous, à un moment donné dans notre évolution, cette impression de perdre nos qualités de conteur, de ne plus être aussi imaginatifs, de se brider à cause de notre perfectionnisme. Enfin en tout cas, je suis comme toi là-dessus, Lorelei, et c'est sans doute la seule chose qui me rende nostalgique de mon premier roman (et des autres qui ont suivi).
Autant niveau histoire, personnages etc, même si je les aime j'arrive à passer à autre chose (pour le moment du moins, les trois histoires que j'ai terminées ne comptaient pas autant, j'ai vraiment développé des liens avec mes personnages et univers qu'à partir d'Allunia, puis de Pirates.)

Ce qui me rend parfois vraiment nostalgique, c'est quand je me souviens de mes séances d'écriture de l'époque, où j'écrivais tous les soirs, où j'avançais bien et où ça me semblait facile. J'aimerais beaucoup retrouver cette facilité, mais à bien y réfléchir, je préfère écrire comme je le fais aujourd'hui, le résultat est bien plus plaisant ^^

Tiphs oui voilà j'ai également perdu cette impression de facilité... Et c'est vrai que même si le résultat est plus aboutit écrire comme je le faisais avant me manque....

Mais ça me rassure de ne pas être la seule   

Ecrire facilement, je pense que vous pouvez encore y arriver les filles.
Après je dis pas que ça marche pour tout le monde, hein, mais moi ça a marché. J'avais aussi cette impression de facilité, etc. et même si je l'ai un peu retrouvée c'est pas tout à fait ça, néanmoins c'est possible je pense d'y revenir partiellement. Quand je me suis rendue compte de ça j'ai eu envie de tout lâcher, alors oui c'est des nouveaux projets, ça met les "gros" en attente, mais mince c'est bon ! J'écris pas très régulièrement mais quand j'écris je me lâche, libérée de toute pression, pas détachée de mes histoires parce que je les aime quand même, mais j'écris pour moi, j'écris pour écrire, et après je passe un peu sur la qualité (mais pas trop non plus). C'est ce dont je parlais dans mon post "écrire pour écrire". Pardon pour le paragraphe flood

Inwë, est-ce que le fait de reprendre ton écriture de zéro ne t'a pas donné l'impression de la dénaturer ?

Je vois ce que tu veux dire Sumi et je vais tenter de faire pareil, de me lâcher comme tu dis, en laissant ma page word pour le cahier d'écriture que mon amoureux m'a offert, parce que oui chez moi le fait de changer de support ça peut m'influencer. Mais j'ai toujours du mal à pas bloquer dès que je trouve ça nul alors qu'à ma première histoire ça venait tout seul.... Bref nostalgie   

On m'a souvent donné ce conseil, Sumi, mais hélas je n'y arrive pas. Déjà parce que je n'ai pas envie d'écrire pour écrire (je sais plus si j'avais répondu à ce sujet, tiens !) j'ai toujours besoin de raconter une histoire et de la travailler un minimum, mais surtout parce que, je sais pas, je sens que je suis incapable de lâcher prise.
Mio et Lo ont essayé de m'entraîner dans des word wars sans succès, parce que bah, je le sais, j'y arriverai pas. Et si j'y arrive, ça sera du texte gâché, parce que j'en serai tellement mécontente que je vais passer plus de temps à le retoucher (voire le réécrire) que si j'avais pris mon temps en galérant un peu.

Mais voilà, je crois que je préfère galérer, maintenant. Du temps jadis où j'ai écris mon premier roman, la facilité avec laquelle j'écrivais m'a, je pense, empêchée de me rapprocher vraiment des personnages et de l'univers. Peut-être que c'est une question de maturité, je sais pas, mais aujourd'hui, quand j'en chie pour un chapitre, que je le termine, je comprends vraiment ce que signifie cet "accouchement" dont parlent certains auteurs. C'est long, c'est éprouvant, mais ce qui en sort, c'est vraiment ton bébé, parce que je l'ai fabriqué en suant, tout ça. En me prenant la tête pour des détails, j'ai l'impression d'approfondir davantage les choses.
Du coup, je suis pas sûre d'être nostalgique de quoi que ce soit en fait.
(si : skyrock, c'était mieux avant *baf*)

Je vous réponds vite fait avant d'aller au lit les filles, quitte à éditer mon post plus tard :

Inwë Ma question n'était pas désintéressée comme tu dois t'en douter, car j'ai essayé de reprendre mon premier roman et j'y suis plutôt bien arrivée pour les premiers chapitres en  tout cas, du coup j'expliciterai par MP parce que sinon je vais dériver mais c'est vrai que ça m'avait fait du bien de me replonger dedans et tout me semblait beaucoup plus "naturel". En tout cas je suis admirative que tu y sois parvenu parce que oui je pense que c'est pas simple !

Tiphs Je suis un peu pareil que toi sur le fait que je ne peux pas écrire pour écrire de façon détaché et sans faire quelque chose qui se tient. Je vais toujours (trop) chercher la qualité. Mais du coup comme je disais à Sumi, je le regrette parfois car ça me bloque énormément.

Tiphs a écrit:

je comprends vraiment ce que signifie cet "accouchement" dont parlent certains auteurs.

mon dieu oui je vois ce que tu veux dire ! Ma deuxième (et première vrai) histoire m'a donné un mal de chien. Là j'en peux plus de la correction, je sature. Mais en même temps quand je le relis j'y vois plus que du bonheur, je me rappelle le plaisir que j'ai eu à écrire tel ou tel passage, la fierté de voir que oui jamais bien la façon dont j'ai traité l'histoire, les personnages, le style (c'est rare chez la fille sans confiance en elle  et insatisfaite que je suis) et la joie de l'imaginer enfin fini et près à être lu. (J'ai une amie dans son 9eme mois de grossesse qui a vraiment hâte d'en finir, sur le coup je ressens un peu pareil pour bébé story 2, bon ok niveau souffrance je pense qu'elle est LARGEMENT devant   )

Lorelei a écrit:

Inwë Ma question n'était pas désintéressée comme tu dois t'en douter, car j'ai essayé de reprendre mon premier roman et j'y suis plutôt bien arrivée pour les premiers chapitres en  tout cas, du coup j'expliciterai par MP parce que sinon je vais dériver mais c'est vrai que ça m'avait fait du bien de me replonger dedans et tout me semblait beaucoup plus "naturel". En tout cas je suis admirative que tu y sois parvenu parce que oui je pense que c'est pas simple !

Pas de soucis