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| Sujet: Re: Vos vieux écrits un peu honteux Sam 21 Déc - 13:37 | |
| Pour les anecdotes "dégueulasses", mettez-les en spoiler. - Citation :
- Don Felipe Solembumm
You lost me. I'm dead. De mon côté, j'ai retrouvé les PREMIERS chapitres des Fleurs d'Opale. Eh bah. Il y a un fossé linguistique entre aujourd'hui et 2006. Je vous laisse juger par vous-même avec le chapitre 2 de l'époque (quand Diphtil arrive à Myrtis [anciennement Désegipsien] et rencontre Sarin). Je laisse tout d'origine. Riez bien. De mon côté, j'essaie de ne pas mourir de honte. - Spoiler:
J’entrais donc dans cette église, monument qui m’était complètement inconnu. A peine je fis quelques pas, la grosse porte massive se referma toute seule derrière moi dans un bruit sourd. L’intérieur du bâtiment était immense, chaque pas sur le pavé se répercutait dans un grand écho contre les parois. Il régnait dans l’église une lourde odeur d’encens, qui me faisait un peu tourner de l’œil. De superbes rosaces de couleurs vives laissaient entrer la lumière de l’extérieur tout en la colorant. Je n’osais même pas regarder le plafond tellement celui-ci, immensément haut, me donnait le vertige à en tomber par terre. Je m’approchais lentement vers le centre de l’église, émerveillée par ce nouveau lieu inconnu. Puis, j’arrivai au cœur, chapiteau principal. Là, mes yeux se levèrent sur cinq grandes statues de marbre. Celle au centre, qui était la plus grande de toute, représentait une femme d’âge mur, ses bras ouverts et recouverts d’un grand drap, ses longs cheveux tombant jusqu’à ses pieds. A sa droite, deux statues masculine. L’un, musclé et torse nu, des cheveux tombant sur ses épaules, tenant une flamme de marbre dans sa paume, l’autre, plus menu et fin, le visage bienfaisant, qui lisait adossé contre un arbre. A gauche de la statue principale, on pouvait voir, au contraire, deux statues féminines. La première, à la silhouette mince et grande, était vêtue d’un voile très fin et léger, tenant une boule dans sa main, la deuxième, élancée, semblait envoyer des baisers en soufflant sur sa main. Je les reconnus tout de suite… Laifardi, Pitrir, Dorina, Kalia et Tiama, les dieux élémentaires. « Ainsi, pensais-je, les humains vénèrent les mêmes dieux que nous… » Je songeais, pensive, devant les imposantes statues divines. Soudain, quelqu’un me prit par l’épaule et me retourna. Je reçus une gifle sur la joue, tellement forte, que je tombai au sol. Je me mis à pleurer, la baffe m’ayant fait très mal. Je levais les yeux vers l’expéditeur de ce geste. C’était un homme assez âge, habillé d’une grosse robe blanche, le crâne chauve tel un œuf, et beaucoup de pendentifs autour de son cou. Il était assez grassouillet, ainsi le montrait ses joues, et ses yeux noirs me lançaient des éclairs de rage. - Comment oses tu profaner ainsi ce lieu sacrée par ta présence, sale Naltiade ! Il me donna de violents coups de pieds dans les côtes et dans la face. Et moi, je criai, me tordant de douleur, devant les regards figés des statues des dieux, de mes dieux, qui semblait, à mon étonnement, éprouver de la pitié envers moi. - Laissez moi ! Je n’ai rien fait ! hurlais-je pour essayer de prouver mon innocence de gamine. Alors, le gros homme se mit à rire sadiquement. - Tu crois que tu vas t’en sortir comme ça, gamine bâtarde ! Il me souleva par le col de ma veste sale, mes pieds ne touchaient plus terre. Je renversais ma tête en arrière, pour afin défier mon adversaire du regard de mes yeux violets, un filet de sang coulant par mon nez et ma bouche. Soudain, l’homme blêmit d’un coup en voyant mon front. Il me lâcha, et s’agenouilla devant moi, pendant que je retombais sur mes pieds, étonnée de cette réaction. - Veuillez m’excuser, noble déesse, de vous avoir offenser, ce n’était pas voulu. Je voulais défendre votre temple, dit il d’une voix craintive. Mon cœur se mit à battre, je ne savais pas si j’avais mal compris. - Comment m’avez-vous appelée ? lui demandai-je. Il leva sa tête, couverte de larmes, à ma plus grande surprise. - Déesse, cinquième enfant de Dorina, sœur des dieux…Je t’implore, pardonne moi. Je ne comprenais toujours pas, mais cependant, je tremblais. - Vous devez me confondre avec quelqu’un d’autre… Je suis Diphtil, je ne suis pas une déesse. - Non, ma déesse… Je vous ai tout de suite reconnu, grâce à la marque sur votre front. Je relevai ma frange de cheveux rouges et frotta curieusement mon signe. Mais, je n’arrivais pas à me faire à l’idée. Je n’étais pas une déesse, ça ne pouvait pas être possible. - Comment pouvez vous conclure que je suis une déesse, simplement en voyant ma marque ? Il se leva en tremblant. - Venez voir… Il m’emmena vers les cinq statues divines. Puis, il montra leur visage de son doigt boudiné. - Regardez leurs fronts. Alors, je me mis sur la pointe des pieds. J’aperçus tout de même de là, que chaque dieu, avait tout comme moi, une empreinte semblable à la mienne, mais avec, néanmoins, des formes différentes à l’intérieur. « Peut être est ce alors vrai, me dis-je. Ce vieux fou ne doit pas dire des mensonges dans un état pareil. » Il était vrai que le prêtre était toujours incliné devant moi, et tremblait tout comme lors d’un glacial hiver. - Alors je suis une déesse… - Oui, ma fille céleste. Vous êtes la déesse du cinquième élément. Mais je vous en conjure, pardonnez moi de ma violence contre vous tout à l’heure. Je ne savais pas… Je réfléchis en regardant le drôle de bonhomme à la tête ronde. Peut être disait-il la vérité, défendre son temple, habité par ses dieux. J’étais trop naïve à l’époque : je le pardonnai. - Ma déesse, j’ai entendu dire, que votre peuple d’origine a été exterminé, voulez vous désormais vivre ici, dans votre demeure sacrée ? A l’entente de l’extermination de mon peuple, l’image de ma mère, de mon frère et de mon village en flamme et dévasté refirent surface dans mon esprit. Je ne pus m’empêcher de pleurer à chaudes larmes, devant le regard étonné du prêtre grassouillet. - Divine, ne pleurez pas. Je comprends votre douleur, mais qui sera passagère. Acceptez vous mon offre ? Je savais que ma douleur ne serait pas passagère, mais qu’elle me suivrait toute ma vie, tel un poids accroché à ma cheville pour l’éternité. Que faire à présent ? Mon village était détruit, ma mère morte et mon frère disparut, peut être décédé lui aussi. Je ne pouvais pas faire autrement. Aussi dehors, les hommes se remettraient à me pourchasser, et sûrement, ils me tueraient. Je n’avais donc pas d’autre choix que d’accepter. - Grand est mon honneur d’offrir ma demeure à vous, ma déesse…dit il alors lorsque je lui donnai ma réponse. Laissez moi me présenter, moi, simple mortel… Je suis Sarïn, gardien de cette église depuis des dizaines d’années, votre fidèle serviteur jusqu’à ma mort. Alors, il me mena vers les étroits escaliers de pierres glissantes, et me fit entrer dans une pièce, assez richement décorée, dans le thème du rouge. Au milieu, un grand lit à baldaquin, brodé de fils d’or. Les meubles en bois semblaient être vernis de nacre et la chambre était baignée d’une odeur délicate de jasmin. Je restais là, bluffée devant le luxe de la salle. - Voici votre chambre, ma déesse, dit-il en s’inclinant. Je vous laisse à vos méditations. Sur ce, il ferma la porte. J’avançai dans la pièce, observant chaque petit détail. Puis, je sautai sur mon lit, et m’y assis, balançant mes pieds qui ne touchaient pas le sol. Toutes les images de cette journée me sautaient au cou. Plus jamais je ne reverrai maman, son visage souriant. Plus jamais elle ne m’étreindra dans ses bras chauds, ne me recouvra mon visage de doux baisers. Et mon frère… Je priai de tout cœur qu’il soit en vie, pourtant, les chances étaient infimes, comme la force de la flamme de le bougie à côté de moi, et qui menaçait de s’éteindre d’un moment à l’autre. Naid n’avait aucun endroit où se mettre à l’abri, et serais découvert peu après. Je me mis à pleurer, repensant à tous ces bons moments que nous avions passé ensemble. Je soufflai sur la bougie, d’où s’échappa un peu de fumée grise, et je m’allongeai, serrant contre moi l’oreiller soyeux et moelleux. Je sentais au fond de moi, mon cœur qui explosait de rage et d’impuissance, de tristesse également. Oui…il était baigné de mes larmes les plus profondes et les plus noires. Cette nuit a été la plus longue de ma vie.
Les jours qui suivirent, Sarïn m’expliquait tout sur moi et mon origine divine. Plusieurs fois, selon lui, mes pouvoirs apparaîtront sans que je le veuille. Mais, le moment le plus important sera le jour de mes vingt et un ans, où, étant devenu une femme, j’acquerrai en intégralité mes pouvoirs du cinquième élément inconnu, et en même temps, le pouvoir sur le Royaume d’Edenor. Oui, le roi devra me laisser la place ce jour là, qu’il le veuille ou non, étant à présent une déesse. C’est sûrement pour cela que Sarïn m’avait signé des dizaines de papiers, dont je ne savais même pas de quoi cela parlait, vu que la lecture était réservée aux personnes âgées d’au moins quinze ans… De plus, il allait falloir que j’aie une descendance divine, assez rapidement, afin de transmettre mon pouvoir. Car, m’avait expliqué Sarïn, un seul des enfants de chaque dieu recevait le pouvoir parental. Laifardi s’était uni à sa sœur, Tiama, et Pitrir à Kalia. Leurs descendants vivaient toujours, mais étant inconnu dans le monde…
Revenons à mon problème. Jusqu’à ce jour où j’allais atteindre mes vingt et un ans, toutes mes habitudes de pauvre paysanne allaient devenir celles d’une princesse, ou plutôt d’une déesse. Déjà, j’avais à présent une merveilleuse garde robe dans les tons du pourpre et du beige. Le matin, je devais prier environ trois heures ma famille divine, et l’après midi, je recevais des gens, souvent des malades qui me demandaient une bénédiction. Et quand j’avais du temps libre, j’allais courir dans le jardin du monastère, juxtaposé à l’église. Là bas, les bonnes sœurs me choyaient. Néanmoins, je m’ennuyais à mourir. Naid n’étant plus là, je n’avais plus de compagnon de jeu. Je crois que Sarïn l’avait remarqué, car quelques jours plus tard, il m’amena un garçon. - Chère déesse, me dit-il un jour, laissez moi l’honneur de vous présenter Astiran. Il est orphelin, et je me suis dit qu’il pourrait vous tenir compagnie. J’ai donc décidé qu’à partir de ce jour, il vivra ici, à vos côtés. Il logera dans la chambre à côté de la vôtre. Etes vous satisfaite ? J’examinais le garçon de la tête aux pieds. Il était grand en taille pour son âge. Ses yeux chocolat semblaient tellement rêveurs, plongés dans son imagination, sous ses cheveux châtains en bataille qui lui arrivait aux épaules. - C’est parfait, répondit je. Le prêtre s’inclina et partit, me laissant seule avec le jeune inconnu. C’est lui qui prit en premier la parole : - Tu es vraiment une déesse ? Je haussai les épaules. - Je ne sais pas trop, à vrai dire… - En tout cas, tu as la beauté d’une déesse, me dit il sincèrement. Je rougis. - Ainsi, tu es aussi orphelin ? lui demandais-je tristement. - Oui… je n’ai jamais connu ma mère, mon père et mon grand frère viennent de mourir à la guerre. Je regardai le sol. - Je suis désolée… - Tu ne dois pas l’être ! Une déesse doit être forte, autoritaire ! me dit-il en souriant. Il me plaisait ce petit gars et je sentais que j’allais bien m’entendre avec lui. Je n’avais eu pas assez raison, je pense…
Ou comment vous prouver quand bossant ses écrits, on peut arriver à de bonnes choses. Faut travailler, travailler. Persévérer. Et même les auteurs qui sont aujourd'hui de bons auteurs ont été autrefois de petites merd*s. |
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