Bonsoir bonsoir !

Je vois souvent les écrivains parler de leurs personnages de la même façon qu'ils évoqueraient un ami proche ou un enfant.

Je comprends cette proximité, même si pour ma part dans la plupart des cas je vois plutôt mes êtres de papiers comme une extension de ma personne (qui s'explique aussi part le fait que j'ai une écriture très personnelle, pas du tout détachée.   )

Jusqu'à là, tout est normal me direz-vous, MAIS que faire alors lorsque vous arrivez pas à créer une telle relation ? Lorsque malgré les fiches crées, les lignes parcourues, les chapitres traversés, vous n'arrivez décidément pas à visualiser votre perso (je parle au sens physique) et qu'il reste froid et distant ?

Cela vous est-il déjà arrivé ? Moi oui (on peut s'en douter vu mon sujet ) et je peux vous dire que cela est horriblement frustrant, on se sent vide, désintéressé par notre histoire du coup, et on avance pas.  

Si tel est le cas, vos personnages ont eu droit au destin terrible du clic droit + supprimé ou avez vous pu leur donner une seconde vie ?

Lorelei a écrit:

Je comprends cette proximité, même si pour ma part dans la plupart des cas je vois plutôt mes êtres de papiers comme une extension de ma personne (qui s'explique aussi part le fait que j'ai une écriture très personnelle, pas du tout détachée.   )

Entièrement d'accord ! Je suis très attachée à mes personnages, je suis triste quand certains meurent mais je ne les considère pas comme des personnes à part entière, ils ont tous quelque chose de "moi". Bien sûr il m'arrive de m'inspirer d'amis, de connaissances pour les créer mais comme ils restent modelés à ma façon je ne les vois pas comme une sorte de "réincarnation" littéraire.

Il m'arrive aussi de ne pas arriver à sympathiser avec certains personnages, à ne pas les aimer autant et c'est assez frustrant lorsqu'il s'agit de personnages principaux...

Par contre je suis toujours effrayée d'entendre des gens dire qu'ils sombrent dans la dépression parce que leur personnage meurent, dépriment, font mal. Je veux dire, c'est normal de ressentir de l'empathie mais au point de vouloir s'ouvrir les veines (oui oui) ? Enfin, ça me choque... J'ai toujours un certain recul par rapport à mes créations, parce qu'elles ne sont pas réelles, alors j'ai du mal à saisir les réactions un peu extrêmes de certains écrivains/auteurs :/

Euh concernant la dernière partie de ta réponse (que j'ai eu plaisir à lire d'ailleurs  ) tu uses d'exagération pour appuyer ton propos ou bien certains tombent vraiment dans ces excès ?  

Bon petite anecdote tout de même,  j'ai repris mon roman de fantasy, et dieu que ça fait du bien ! J'ai retrouvé mon moi de 14 ans ! (d'ailleurs heureusement que j'ai changé le type de narration parce que mon esprit à quelque peu changé, enfin, je parle à la troisième personne mais le narrateur reste interne, pas omniscient ni spectateur).

Bref, dans ce roman, il a un perso assez chiant que je trouvais très caricatural et avec qui je n'étais pas forcément proche, jusqu'à ce que mon ex, y ressemblant en tout point, pour les bons et les mauvais côtés, y apporte malgré lui une sacré touche de réalisme. Ce qui est drôle c'est que ce personnage existait bien avant ma relation, comme si ma vie avait rencontré ma fiction (jai aussi eu le "plaisir" de connaître le même deuil que mon perso principal écrit avant que ça ne m'arrive en vrai, faut vraiment que je fasse gaffe à ce que j'écris moi  )

J'ai envie de dire : est-ce bien grave ?

C'est évoqué sur le sujet "vos personnages vous parlent", mais tout le monde n'entretient pas la même proximité avec ses personnages, et pour être honnête, tous les miens ne me parlent pas ou ne sont pas "proches" de moi. Bon, hormis ceux de Pirates et ceux d'Allunia qui commencent doucement me les briser aussi parce qu'il s'y mettent.
Un personnage peut être utilisé avant tout pour véhiculer une idée, on peut ne pas s'en sentir proche mais je ne pense pas qu'il faille en avoir honte, ce n'est pas grave de ne pas forcément accrocher avec quelques uns de ses personnages.

Lorelei a écrit:

un perso assez chiant que je trouvais très caricatural et avec qui je n'étais pas forcément proche, jusqu'à ce que mon ex, y ressemblant en tout point, pour les bons et les mauvais côtés, y apporte malgré lui une sacré touche de réalisme.

Ce que tu dis là me laisse penser que tu n'accroches pas avec les personnages qui ne ressemblent pas à ton entourage, qui ne te paraissent pas réalistes parce que tu n'as rien de réel auquel les comparer
Pour moi, ça montre d'abord que tu n'as pas fait l'erreur de tous les construire sur le même modèle (au pif, le tien : un personnage parfait est un personnage qui nous ressemble, mouarfarfarf), et qu'ils sont humains. Et en tant qu'humains, tout le monde ne peut pas s'entendre avec eux, toi comprise, quand bien même ils sortent de ta tête !
Tu as le droit de ne pas aimer certains de tes personnages, je ne trouve pas inquiétant que tu ne partages pas de relation intimiste avec chacun d'entre eux, et pour moi ce n'est d'ailleurs pas une norme vitale que de les chérir comme ses propres enfants ^^

Tiphs heureusement que ce n'est pas une obligation de s'en sentir proche, mais j'écris mieux comme cela, autrement je ne me sens pas assez concernée par mon projet et du coup j'y travaille moins. Mais comme je l'ai dit j'ai une écriture très personnelle, j'ai besoin d'y mettre mes tripes, mes souvenirs. Ce n'est pas le cas de tout le monde.

Lorelei a écrit:

Euh concernant la dernière partie de ta réponse (que j'ai eu plaisir à lire d'ailleurs  ) tu uses d'exagération pour appuyer ton propos ou bien certains tombent vraiment dans ces excès ?  

Je t'assure que c'est vrai, c'était sur un autre forum. Des personnes qui se projettent trop dans leur roman et qui vivent, parfois, par rapport à leur récit. Bien sûr j'en ai très rarement rencontré, c'est un cas extrême que j'ai toutefois eu l'occasion de voir

Que les dieux aident ces pauvres âmes  

De mon côté, c'est assez bizarre. Disons que je considère (pas au sens littéral, on s'entend) mes personnages comme de véritables personnes, dans le sens où je connais leurs réactions presque par coeur, leurs expressions faciales, leurs hobbies, et même que des fois ils font des trucs complètement de leur côté sans m'en parler (notamment Casimir et Eos, deux personnages de mon roman qui étaient supposés être à peine mentionnés et qui se sont attitrés personnages principaux, wtf) Et pis faut dire que certains m'ont accompagnée dans certaines périodes difficiles de ma vie, et me donnent l'impression d'être bien tangibles. J'ai l'impression de me projeter dans les yeux d'être humains d'un monde parallèle, en somme.

Par contre, je dois être psychopathe envers les habitants des mondes parallèles, parce qu'il n'est pas si compliqué pour moi de leur faire subir les pires tortures Je trouve ça même plutôt amusant Il n'y a que deux personnages (pas nécessairement dans Ardens) que j'ai été attristée de tuer, mais plus parce que c'étaient mes bébés-style-animaux-de-compagnie que des vraies personnes, et aussi des moyens d'échappatoires auxquels j'ai mis un terme. Un peu comme si j'étais une lectrice, en fait. Du coup josaispas, je suis ptêt un peu extrême dans le sens où il m'arrive d'être triste pendant quelques jours après la mort d'un personnage, puis d'avoir une certaine phase de deuil par la suite (mais seulement dans des cas exceptionnels)... JE SUIS FOLLE  

Ça m'est arrivé avec un roman que j'étais en train d'écrire. AU bout d'un moment je me suis aperçu que je n'avais aucun chouchou, que je ne pensais pas à mes personnages quand je n'écrivais pas. J'ai fais lire ce début à ma cousine sans lui parler de ça,et elle m'a dit " c'est vide cette histoire. On dirait que tu les détestes tous ou que tu t'en fous".
Du coup il est passé à la poubelle.

Je pense que la nature du lien qu'on a avec ses personnages importe peu, du moment qu'il marche pour soi. Certains vont se sentir en parfaite communion avec et leur parler au quotidien dans leur tête, et d'autres vont avoir un rapport beaucoup plus détacher, et les deux vont marcher.

Lorelei, pour ton cas, essaye peut-être, pour te rapprocher d'eux,de créer dans ta tête des scènes avec lesdits personnages, pas forcément des scènes de ton roman mais des moments de leur vie, qui t'aideront à les visualiser dans leur quotidien et peut-être à mieux les comprendre ? je sais pas, pour moi ça marche, alors peut-être pour toi aussi. Ou sinon, quitte à écrire dans le désordre et à les retravailler après, écrire tes scènes préférées de ton roman avec lesdits personnages, pour mieux te les approprier ? (je sais que j'aime toujours mieux un personnage quand j'aime la scène perso.)

Sinon, puisque le débat a un peu dévié et que je vais en profiter pour dévier avec lui, personnellement je considère mes personnages comme extérieurs à moi - un peu comme mes enfants, en fait. Ils viennent de moi, c'est moi qui les ai fabriqués, mais ils grandissent tout seuls. Des fois ils font des trucs auxquels je m'attendais pas, des fois ils me soulent, des fois ils sont relous et des fois je les trouve trop adorables. Et, en fait, même les "méchants de l'histoire", je les aime tous en tant que personnages - mais pas forcément en tant que personne. Je leur trouve tous un point intéressant, un trait de caractère à développer, bref, quelque chose auquel je pusse m'attacher. En fait, je les comprend tous, je comprends leurs motivations, même si je ne les approuve pas forcément, et c'est ça qui m'aide à les rendre plus réels à mes yeux.

Et quand ils m'énervent et que j'arrive pas à les maîtriser, je les laisse bouder un peu dans leur coin et quand je prendre mon texte quelques temps plus tard, ça va mieux !^^

Oui voilà, c'est à peu près la même chose chez moi, cette relation parent/enfant ! Sauf que je n'aime pas dire qu'ils sont mes enfants parce que je ne suis quand même pas très maternelle ... (et pour aimer les « méchants », de mon côté c'est assez easy parce qu'ils ont de meilleures raisons de faire des mauvaises actions que l'héroïne, qui me révulserait tout simplement en réalité )

Bon alors moi je n'ai pas de liens forts avec mes personnages. Je les considère certes comme des enfants, mais pas des enfants qu'on a besoin de materné, plutôt juste des enfants qui viennent de moi (j'espère que ce sera pas pareil avec de vrais enfants ), mais c'est en même temps des extensions de moi. Chaque personnage représente quelque chose de moi, même si c'est peu, mais voilà. Par exemple, dans un de mes projets, Elise me ressemble en tout point sur sa façon de vivre sa douleur et de l'apprivoiser pendant que Constance est ma façon de tomber amoureuse aussi vite et de manière disproportionnée (du moins ce que j'étais jusqu'il y a trois ans), et s'ils ne sont pas une partie de moi, ils sont une partie de ce que j'aurais aimé être, ce que j'aimerais être.
Parfois, je croise les personnages dans ma tête, ça m'est beaucoup arrivé avec Constance ces derniers temps mais surtout Elise qui a donc un lien avec ma douleur. Mais je ne leur parle pas spécialement, je les imagine.
Par contre, bizarrement, mes personnages ont une influence sur moi. En ce moment ce n'est pas le cas, mais je me souviendrais toujours quand j'écrivais la fin de La Parisienne, c'était en juillet 2012, et je savais la fin dramatique pourtant il me restait une dizaine de chapitres à écrire. Je ne pouvais pas m'empêcher de ressentir une énorme douleur concernant mon personnage, surtout qu'elle n'a pas une vie spécialement rose dans toute l'histoire, et elle répercutait sur moi beaucoup de sentiments négatifs : manque de motivation, problèmes et même déprime. En finissant le roman, j'étais lessivée, pas de l'avoir fini mais à cause du personnage. Comme quand je fini un livre particulièrement triste et qui me bouleverse.

C'est une question un peu étrange et complexe... à partir du moment où on crée un personnage, j'estime que le lien est créé. Oui, parfois, il y a des personnages qui sont plus "froids" que d'autres, comme tu dis... et alors ? C'est la même chose dans la vraie vie, non ? Il y a des gens avec qui ça passe mieux !
Dans tous les cas, je pense que les personnages principaux sont plus proches de nous parce qu'on les "côtoie" plus souvent. Et donc, on les connaît mieux. Détester son personnage principal semble peu envisageable pour moi, même si on peut le trouver idiot, stupide, lourd par moments.

Personnellement, je ne comprends pas comment on peut considérer ses personnages comme des personnes réelles, penser à comment ils réagiraient en vrai, qu'ils fassent leur vie tous seuls dans la tête de l'auteur, qu'ils fassent "ce qu'ils veulent" dans l'histoire, qu'on les aime au point de déprimer quand on les tue ou quoi que ce soit...

Pour moi, les personnages servent l'histoire. Ils ne sont rien de plus qu'une création de mon imaginaire. Même pas spécialement une "partie de moi" : on écrit selon son expérience, alors évidemment il y a quelque chose de moi, mais dans l'histoire entière, pas simplement les personnages.

Bref, je ne serai certainement pas triste en écrivant la mort d'un personnage.

D'un autre côté, j'ai tendance à anticiper longtemps à l'avance. Le destin de tel ou tel personnage est tracé avant même que je commence à songer à écrire leur histoire. Donc, leur mort ou quoi que ce soit de mal qui leur arrive ne pourra pas me surprendre dans la mesure où je saurai depuis longtemps que ça va arriver. À la limite, je raconte tout ce qui se passe avant JUSTE pour ce passage précis. Je dois être sadique, au fond. Quand un personnage doit mourir, ça me fait plaisir d'arriver ENFIN au moment où il meurt. Bizarre, non ?

C'est aussi pour ça que je ne comprends pas bien comment l'histoire peut s'écrire "toute seule", que l'auteur soit surpris d'avoir intégré un nouvel élément dans le récit, comme s'il ne l'avait pas du tout prévu. Moi, je prévois tout. Même si ça prend du temps de réfléchir dessus, au moment où j'écris, je ne suis jamais surprise...

Bref. Donc, perso, je n'ai pas de "lien fort" avec mes personnages...  

Je pense que cela dépend de la façon dont fonctionne chacun de nous.

Dans mon cas, l'histoire n'existe pas, en premier il y a le personnage. C'est mon élément premier, mon point de départ et c'est avec lui que je bâtie l'histoire. Voilà, au début c'est comme ça. Je créé un personnage -ou plutôt il m'apparait un bout de personnage- que je vais observer un moment, avec qui je vais me familiariser tout en creusant ce qu'il est. A un moment, je lâche ce personnage parce que je me rends compte qu'il se débrouille très bien sans moi et quand j'y reviens il a une histoire qu'il veut que j'écrive et que je veux écrire pour ce personnage. Enfin, ce procédé concerne mes romans principalement, et mes grosses nouvelles.

Après, est-ce que je considère mes personnages comme des personnes réelles ? Non, parce qu'ils sont à moi (ma possessivité absolue faisant foi). Mais oui, ils ont une réalité très forte dans mon existence, dans ma vie. Ils sont des extensions viables de ma personnalité et ils font partie de ma vie psychique si on veut. En fait j'ai des amis imaginaires, ouais. xD Mais j'ai du mal à les considérer comme des "enfants". Je suis plutôt leur dieu et ils sont mes croyants. Mégalomanie quand tu nous serres dans tes bras jusqu'à la suffocation ~

En fait, mes personnages sont pour moi des "être" à qui je dois quelque chose. Et qui me doivent également quelque chose. Notre relation serait une relation de dépendance mutuel et parfois d'affection unilatérale. Je ne sais pas si cette aspect des choses change quoi que ce soit à l'écriture et au scénario, mais ça change tout dans ma vie privée.

Je partage beaucoup avec ce qu'a dit Carmilla.

Après, je pense que je fonctionne différemment selon mes personnages. Je sais, entre autres, que je suis viscéralement attachée à ceux des Fleurs en particulier, pourquoi, je l'ai "découvert" il y a peu, mais je crois que je me suis placée dans l'histoire, comme étant Dorina, la Déesse qui décide du destin du chacun. N'est-ce pas quelque part le rôle de l'auteur ? Je sais que j'y ai mis énormément d'affects. Et que oui, je suis du genre à tomber en dépression quand un personnage meurt. Ca dépend duquel. Un surtout, que je ne citerai pas, mais le fait est que quand je l'ai fait mourir, la première fois, je l'ai fait genre deux jours avant que mon parrain ne décède. Et les deux événements se sont reliés dans ma tête. Quand j'ai du réécrire cette scène, ça m'a ramenée à des émotions vraiment trop fortes... A la fois pour ce que signifiait ce personnage pour moi, pour ce que signifiait ce personnage pour d'autres personnages (entre autres Diphtil, parce que quand j'écris, c'est elle qui s'exprime, pas vraiment moi), mais aussi me rappelait la mort de mon parrain.

On a chacun notre système avec nos personnages, l'important, c'est de trouver son équilibre avec eux.
Je suis du genre très fusionnelle avec mes personnages, dans le sens où je connais toute leur vie et que je ne me gêne pas à les impliquer dans des scènes délicates, comme des brioches, on en a parlé dans l'autre sujet. Mais oui, comme Carmilla, je me vois plus comme une entité supérieure qui les regarde évoluer. Parfois, ils m'échappent. Ca arrive.
En fait, je pense que j'ai la relation avec mes personnages semblable à celle que j'imaginerai que Dieu nourrisse à mon égard. (ji souis catholique, c'pour ça) Je leur laisse de la liberté, je les aime tous, mais parfois il leur arrive des malheurs, à cause de moi ou non, mais ils peuvent me haïr, et je me sens coupable. Pas certaine que Dieu se sente coupable, s'il est existe, et c'est bien ça qui fait que je suis humaine, talala.

En voilà des réponses intéressantes et diverses ! Pour ma part je vois également mes personnages comme des créations, mes créations (je suis leur déesse  ). Mais pour mon roman sf je m'en foutais tellement qu'en fait, ça s'est ressentit et l'histoire en est devenue creuse, donc PAUSE oblige; (je l'ai repris il y a peu il est en construction  )

Mais pour mon roman de Dark Fantasy c'est autre chose, d'autant plus que les maux de mes personnages dans le roman et les miens dans la réalité se sont retrouvé liés sans que je le veuille. Connaitre le même deuil que son perso principal par exemple, écrit quelques années plus tôt, forcément ça change la donne.

Hamtaro : ton pdv sur les personnages est intéressant, il me rappelle un de mes cours de lettres où l'on montrait que le personnage était là pour servir l'histoire, et qu'il existait même des histoire sans personnage, où un objet / un lieu devenait prédominant. Cependant, ma façon d'écrire est assez incompatible avec cette idée, je mets trop de moi dans mes créations.

Je me sens proche du témoignage de Carmilla sur le fait de créer l'histoire autour des personnages. Chez moi l'histoire est complètement à leur service.
Par contre, eux ils sont au mien. Comme Hamtaro, je ne les considère pas comme des personnes réelles, ni liées à moi, et je ne suis pas excessivement triste de leur mort car elle est toujours prévue depuis longtemps.

Pour revenir plus spécifiquement à la question de départ, je ne crois pas qu'on soit obligé d'aimer tous ses personnages. C'est ce qu'on dit Tiphs et Matt' il me semble : c'est comme dans la vraie vie, tu n'accroches pas avec tout le monde. Ca prouve au moins que tu crées des personnages divers, pas tous sur le même modèle qui te plait. Pareillement je ne crois pas qu'on soit obligé d'avoir une part de soi dans chaque perso. En tout cas moi je ne le fais pas  et c'est difficile de trouver quelque affinité que ce soit avec un vieux parrain de la pègre mégalo, cupide, vaniteux et vulgaire, son homme de main psychopathe (même si on peut toujours leur trouver des raisons mais ce n'est pas pour cela qu'on les apprécie pour autant). Même dans les personnages plus positifs, j'ai du mal à mettre une part de moi dans, par exemple, un ancien GI devenu garde du corps, accro à l'adrénaline et super balèze en combat heeeu...

Mais pour moi il y a une très forte distinction entre apprécier un personnage et une personne. On n'a pas les mêmes attentes et dans mon cas il y a souvent divergence : j'apprécie des personnages que je ne supporte pas en tant que personne ou l'inverse. Le rapport n'est pas le même, je n'ai pas besoin de points communs ou de terrain d'entente avec un personnage pour l'apprécier, c'est le plaisir que je trouve à l'écrire qui compte plutôt.

Mio a écrit:

Mais pour moi il y a une très forte distinction entre apprécier un personnage et une personne. On n'a pas les mêmes attentes et dans mon cas il y a souvent divergence : j'apprécie des personnages que je ne supporte pas en tant que personne ou l'inverse. Le rapport n'est pas le même, je n'ai pas besoin de points communs ou de terrain d'entente avec un personnage pour l'apprécier, c'est le plaisir que je trouve à l'écrire qui compte plutôt.

Mio je suis totalement d'accord avec toi.

Et sinon moi aussi je construis l'image autour des personnages (du moins les personnages principaux).
voilà, c'était l'intermède "je fais tout comme Mio".

Rahh je le cherchait ce topic hier soir, et je le trouve que maintenant.

Je suis un peu d'acore avec tout le monde. Avec ceux qui pense comme M io, et ceux qui pense comme Hamtaro. Même si c'est aux antipodes.

J'ai deux genre de personnages. Il y à ceux comme Aliane et Maël qui sont un peu mes âmes soeurs j'ai envie de dire. Et ils y à les autres comme Allan ou Ren et franchement eux, s'ils avait pas un rôle à jouer, je les aurait tue depuis belle lurette. ( Quoi que j'aurais surement réutilisé Alan pour on recueil de nouvelle érotique. On se demande ce qu'il fout dans Glorious Dead celui la u_u ) ( Oui je réutilise beaucoup mes perso pour d'autre projet une fois qu'ils sont mort, ça économise mon imagination. )

Aliane et Maël reste quand même mes personnage principaux dans mes nouvelles, ce que j'écris le plus et c'est vrai que nous trois, c'est très fusionnel. ( Instants généalogie : Aliane est la maman de Maël donc je suis un peu la grand mère de Maël ... ça fait peur )
J'écris pas vraiment sur eux parce qu'il sont intéressent ou qu'ils ont des chose à dire. Seulement pour qu'ils continue d'exister. Alors forcément, si j'en venais à ne plus les aimer, et à ne plus les voir comme des personnes, j'écrirais plus je pense. Je ne conçois d'ailleurs pas qu'ils puissent mourir un jour. Surtout Aliane. Dans ma tête, ils vivront éternellement. Même si en l'occurrence Aliane est déjà morte y'a quelque centaines d'année ... J'écris pour eux quoi. Sans eux, j'peux pas écrire. Et ils sont chacun un peu de moi. Ils passent leurs temps à évoluer. Y'a encore 3 ans, Aliane n'était absolument pas jalouse, et maintenant elle pourrait tuer quiconque s'approche de son homme. Exemple con je sais. Mais voilà ils grandissent en même temps que moi. Je les ais depuis des années ( Aliane bientôt 8 ans, ou 9 ans je sais plus, et Maël depuis 2-3ans, même s'il a eu d'autre nom et d'autre version avant. )

Mais pour les autres, c'est très différent. Ils sont la pour l'histoire est c'est tout. Je les test en premier sur un RPG, je me familiarise un peu avec eux. Que je les apprécie ou pas ne compte absolument pas. Du moment que j'arrive à les jouer de façon cohérente, ça me suffis. Ca veut dire que plus tard, quand ils intégreront l'histoire, j'arriverais à les rendre crédible. Alors oui parfois y'en à un qui me tape dans l'oeil comme ce fut le cas pour Sloan qui à eu droit à quelque nouvelles rien qu'a lui. Mais sinon, je suis un peu indifférente. Et en général ils ne font pas long feu. J'ai même était foutu de tuer sans état d'âme l'héroïne de mon gros projet Raod-Trip-Fantasy-Polar sur un coup de tête en me disant «  tient toi tu tourne en rond depuis un moment, Golan va prendre ta place en tête d'affiche. Bien fait pour toi. ». Je les aime pas vraiment en faite. Et franchement si y'avait pas deux hystérique qui me forcent à en garder certain en vie, tout le monde tomberais comme des mouches et mon personnage principale serait un opossum à plume, ou alors un briquet se baladant de poche en poches pour résoudre la grande énigme absolu.


Conclusion : Y'a pas besoin d'être attaché a ses personnage pour écrire. Mais y'a besoin d'écrire quand on s'attache malgré soit à l'un d'eux. Vive le favoristisme.