Bon, je sais que le titre de ce sujet semble étrange. En fait je sais même pas si je suis au bon endroit. Je voulais juste savoir comment vous vous positionnez par rapport à ce que vous écrivez. Pour ma part, je n'ai absolument aucune confiance en ma plume, aucune estime de moi, en fait, je crois. Je sais pas. J'ai beau adorer écrire, j'ai toujours l'impression que ce que j'écris, c'est mauvais. Et je ne peux pas m'empêcher de me comparer avec tout le monde, et me dire que ce que je fais est terriblement banal, et que mon style est de toute façon plat, etc. Ouais bon okay, je dois souffrir d'un sérieux complexe d'infériorité. Mais au lycée en revanche, je suis bien plus à l'aise avec ma plume : en même temps, logique, vu le niveau *PAAAF* non en fait, quand je parle de plume, c'est clairement, quand cela touche à mes romans.

BREF je sais que je dois sembler une extra-terrestre, mais je peux pas m'empêcher de rabaisser mes écrits. Est-ce que ça vous arrive ? Comment trouvez-vous vos écrits ? (personnellement je n'aime pas particulièrement me relire, par exemple. Justement rapport à tout ce que j'ai dit.) Je suis anormale et j'ai un sérieux problème ou bien... ?

Je suis un peu comme toi Matt', c'est pour cela que je fais lire quelques parties de se que j'écris à une seule et unique amie de peur d’écrire un véritable navet et de me ridiculisé devant d'autres lecteurs... et c'est aussi pourquoi je passe mon temps à recommencer encore et encore tout mes écrits depuis le début sans jamais réussir à les terminer... Je n'arrive pas à me satisfaire de se que j'écris, j'ai toujours l'impression d'être dans les traces du "parfait cliché" sans arriver à faire quelque chose de potable et d'originale (sans doute est-ce le cas).

D'un côté, mes cocottes, vous êtes encore très jeunes, vous avez une marge de progression énorme et très rapide. Il n'y a pas un jour où vous ne progressez pas, donc forcément, vous avez un regard négatif sur vos écrits de la veille.
Laissez décanter, avancez, progressez, sans regarder en arrière, c'est tout ce que je peux vous donner comme conseil sur le moment.

Les meufs, moi je vais vous dire un truc, certaines le savent déjà mais pour les autres, vous avez pu passer à côté puisque c'était il y a quelques années.

Attention, grand-mère feuillage raconte (bahaha)

Je fais partie de la génération qui a grandi sans internet et qui l'a vu naître et se développer. Idem pour les ordinateurs. Alors au départ, j'écrivais sur du papier et, quand mon père a acheté notre premier ordinateur (qui n'avait donc pas internet) j'ai recommencé à l'ordi. Pas une fois je n'ai fait lire mes histoires à quelqu'un et pas une fois je ne me suis demandée si j'écrivais bien. J'écrivais, point.

Puis quand je suis entrée au lycée, j'ai découvert skyblog. C'était tout nouveau (je les ai vus fêter leur millionième blog, haha) et franchement moche, y avait pas l'ombre d'une fiction dessus et ça ne m'était d'ailleurs jamais venu à l'esprit de publier mes écrits.
C'est en tombant sur une fanfiction Star Wars que je me suis dit que, putain, PAS CON. Du coup j'ai commencé à publier mon histoire en cours et, allez savoir, des lecteurs ont débarqué de partout. Comme à l'époque nous étions peu nombreux et que, sincèrement, la communauté des blogs je m'en contrefichais (j'étais là pour écrire, point) je ne parlais qu'à mes lecteurs. C'tout.

C'est en assistant à l'explosion de la sphère littéraire que les complexes ont débarqué. Parce que voir que je n'étais pas la seule à écrire, euh... cool, m'en fous. Voir en revanche qu'il y avait des personnes capables d'écrire avec une qualité telle que je préférais les lire eux plutôt que les livres de ma bibliothèque... WAHOU.
Et pourtant, en 2006 les fictions étaient loin d'avoir le niveau actuel. C'étaient dialogues théâtraux, smileys et j'en passe ! Mais elles étaient incroyables. (coucou Dark Japan !)
Et c'est là que j'ai commencé à me remettre un peu en question. Pas trop non plus, à l'époque j'écrivais toujours dans cette optique de partage et de plaisir pur, j'en avais strictement rien à branler de l'édition (et des autres auteurs, lalala), donc que mon style ne plaise pas trop ou que mon histoire rassemble tous les clichés de la fantasy n'était pas grave.
J'ai quitté skyrock notamment parce qu'on a plagié tout ce qu'on a pu de mes histoires, mais aussi parce que mes études m'ont ôté toute créativité pour la concentrer dans mes boulots d'école.

Et j'ai eu un choc quand je suis revenue.
Pas parce que la communauté littéraire était désormais si étendue qu'il était impossible de connaître tout le monde (quoi que, ça fout un peu le vertige), ni parce que tous ceux que j'avais connu n'étaient plus là à quelques exceptions près, mais bien parce que le niveau avait considérablement augmenté.

Soudain, je ne me suis plus sentie à la hauteur. Plus du tout.
Et puis comme je ne suis pas le genre à me prendre la tête trop longtemps à cause de ce genre de choses, j'ai persévéré. J'ai écris ma petite histoire qui me paraissait bien médiocre en comparaison de toutes ces perles qui brillaient autour de moi, avec trois lecteurs. Et puis j'ai rencontré une personne, Plue, qui a adoré ce que j'écrivais et qui m'a été d'un tel soutien que mon histoire de pirates, qui ne devait être qu'une nouvelle de quelques dizaines de pages, s'est transformée en un roman qui est aujourd'hui prévu sur deux tomes. Et les lecteurs sont arrivés. Beaucoup ont adoré, me dispensant des éloges qu'on a tous déjà reçu au moins une fois, du genre "tu mérites d'être éditée, ça serait bien mieux que certaines daubes" etc.

J'ai fait de nouvelles rencontres et eu de nouveaux coups de foudre littéraires. Sans en arriver au point de me rabaisser face à eux, j'étais admirative de la façon dont les auteurs menaient leur récit, et j'ai compris comment, en quelques années, les auteurs de skyrock avaient pu se tirer mutuellement vers le haut. Parce que tout le monde était trop sympa, toujours avec un mot gentil (pas forcément en rapport avec l'histoire, mais ça aide).
J'ai repris confiance et j'ai retrouvé cet état d'esprit qui a toujours accompagné mon écriture : j'écris comme je veux et fuck them all.

SAUF QU'UN JOUR, BAHAHA, pour une raison obscure de notoriété trop élevée (ah bon ?) faisant suite au concours lancé par GE pour élire les 14 meilleures fictions de skyrock dans l'optique d'un nouveau hors série, on a commencé à me prendre pour cible. Apparemment, qu'Une sombre histoire de Pirates ait été élue parmi les 14 était la PIRE injustice DU MONDE.
Tous les jours, pendant plus d'un mois, j'ai reçu plusieurs commentaires anonymes par jour pour me dire combien j'étais une personne détestable (ok, bisou), combien mon style était bateau et scolaire et franchement pas mirobolant (ça tombe bien j'aime pas les styles fleuris), combien mes personnages étaient plats (Luka a une méga paire de nibards, mauvaises langues) et mon intrigue clichée (LE truc tellement facile à sortir quand on ne connait pas l'intégralité d'une histoire, problème inhérent à la publication par chapitre).
Et quand j'ai bloqué les commentaires anonymes ? Oh ben, les gens allaient se défouler sur d'autres blogs les acceptant, des blogs tenus par des gens avec qui je parlais souvent, évidemment, pour bien que je les vois.
La perversité du truc, steuplait.

Manque de pot, je crois que j'ai un caractère assez combattif, parce que je suis restée. Même si je ne concevais pas que des gens puissent être aussi gratuitement méchants envers une personne alors qu'elle n'avait rien demandé (je ne me suis pas présentée à ce concours, les gens devaient juste dire quelles histoires ils préféraient), que je n'avais rien demandé, que je disais très clairement en début de blog que mon but n'était pas de gagner le Goncourt mais juste de m'amuser, j'ai continué en blog secret (quelque part ils ont un peu gagné mais bon, c'était ça ou j'arrêtais tout).

Je vous raconte pas à quel niveau se trouvait mon estime de moi à ce moment-là, et celle que je portais à mon écriture. C'était lamentable. Heureusement que j'avais de super lecteurs et de super copines.

Outre ça, y a eu le blog star et d'autres aventures désagréables (bien qu'aucune n'ait atteint le niveau de celle-ci), notamment l'histoire des Mastodontes, pour ceux qui s'en souviennent. Mais si, vous savez, cette sombre histoire de trois connards qui ont décrété que lui et lui et elle et elle et aussi elle prenaient trop de place, étaient trop présentes sur la sphère, trop lues, caca, fallait qu'elles partent.
Là, il n'était même pas question de porter un jugement sur le texte, mais bien sur la personne ! Trop connue, hop, tu dégages, on ne veut plus de toi ici (et salut le harcèlement, au passage). Ca remet aussi en cause ta confiance d'auteur, quand tu as envie de t'inscrire sur un répertoire et qu'on te dit "nope, t'es trop connue, je veux pas." ou encore que tu racontes qu'au départ, l'idée de ton histoire t'est venue d'un dessin animé et que certains s'en emparent pour dire que tu n'écris qu'un gros plagiat de ce dessin animé (sans même avoir lu).
C'est très facile de se rabaisser, quand les autres t'y aident.


J'avoue que bon, j'ai pas un parcours qui fait rêver, je pense. J'en ai bien bien chié "dans l'écriture", et tout ça pour des prunes vu que je ne publie même pas sur internet en vue d'une vraie édition. C'était purement par plaisir, et le plaisir a souvent disparu. J'aurais tout aussi bien pu partir du net et revenir à ce par quoi j'avais commencé : mon ordi et moi. Mais non parce que merde, j'ai des copines et tout, je veux pas partir.




TOUT CA POUR DIRE QUE.

Je sais qu'il est difficile d'avoir confiance en son écriture (le jour où quelqu'un sera confiant sur quelque chose, faites-moi signe !). Le doute est humain, et la remise en question est aussi un peu le signe que vous n'avez pas la grosse tête, que vous continuez de tout faire pour progresser.

À mon sens, vos complexes viennent d'abord du fait qu'on ne sait plus vraiment écrire "pour soi", bien qu'on pense que c'est encore possible. La preuve en est quand tu dis, Matt, que tu ne complexes que pour tes romans, et pas pour tes boulots d'école.
On a toujours cette appréhension de ce qu'en penseront les autres, on se met la pression tout seul face aux conseils d'écriture qu'il faut impérativement suivre et que AAARGH! on n'a pas suivis qu'on trouve un peu partout sur la toile (LorianO a d'ailleurs écrit un excellent article à ce sujet dans le webzine de janvier, ça devrait vous aider à relativiser) et des fois, les gens s'occupent de nous rabaisser à notre place. Des fois même involontairement.

On a l'habitude d'internet maintenant, on sait qu'on peut trouver de l'aide absolument partout, et c'est très bien, je ne dis pas le contraire. Mais en publiant ses histoires (ou en ne les exposant pas mais en lisant simplement des écrits d'amateurs comme nous), on s'expose, de toute façon, à la critique et/ou à la comparaison, même si nous, nous ne la recherchons pas. J'ai vu des gens péter des câbles parce qu'on comparait leur récit à un autre du même genre alors qu'ils n'avaient rien à voir.

Bien sûr que ça met des complexes. Tout le monde en a. Je pense qu'il est avant tout important d'être conscients de ce qu'on a, pour se sentir bien dans ses baskets.
C'est plus facile à dire qu'à faire, mais arrêtez de regarder ce que font les autres et ne les écoutez pas. Écrivez. Le reste viendra tout seul, et il est de toute façon connu qu'on n'est jamais objectif sur son travail.
Le jour où vous vous sentirez prêtes, ce sera à d'autres personnes de juger de votre niveau. Inutile de se prendre la tête en attendant,ça vous bloquera plus qu'autre chose.

La confiance en soi ça se travaille. Comme l'écriture, ça tombe bien non ? Je pense que pour être satisfaite de ce qu'on fait, il faut persévérer et continuer d'écrire. C'est sûr que le premier truc qu'on fait, genre le premier jet, c'est pas le niveau qu'on attend de soi-même, mais si on veut aller plus haut il faut savoir travailler et encore travailler. Le pire c'est de se comparer aux autres. Bizarrement c'est un truc que j'ai peu fait, les histoires des autres me donnent généralement plus d'inspiration et de motivation que de remise en question, je le fais assez bien toute seule.
Bon Tiphs a fait un grand blablatage très intéressant, alors je me permets d'en faire un mini sur moi-même. J'ai jamais été très peu faire de ce que je faisais, mon premier jet terminé (je parle en vrai histoire et c'était en 2012) quand je le regarde je me demande comment j'ai pu faire un truc comme ça, sincèrement je suis dégoûtée autant sur la forme que le fond. Et cet été j'ai écris et fini un premier jet (en un mois wahou) et pour la première fois au moment de l'écriture, j'étais fière de moi, mais genre vraiment. En reprenant je me dis que c'est bof, que y'a des trucs à améliorer et rajouter, mais j'étais fière de mon travail en l'écrivant, j'en étais satisfaite sur le moment. Tout ça pour vous dire que y'aura des trucs dont vous serez fières, toujours, même si en reprenant c'est finalement que passable, sur le moment vous serez plus qu'heureux. Et finalement je trouve que c'est ça l'important. En tout cas, tout ça se travaille, et on a la chance d'être encore jeune (et beaux !), faut pas se laisser intimider et continuer d'écrire, en premier lieu pour soi, et pour être satisfaite soi-même.

Ça me fait bizarre quand vous dites que vous n'avez pas confiance en vous. Alors que moi vous me faites rêver. Surtout que vous avez des lecteurs super pour la plupart. Genre une en particulier qui a toujours un mot gentil, un long avis constructif (ou subjectif). Plein d'amour et d'encouragement ralala ... que feriez vous sans moi. ( bon j'ai pas lu tout les monde, alors j'exagère beaucoup. XD )

Personnellement, je suis une grande jemenfoutiste, alors j'ai jamais eu vraiment de problème de confiance. J'ai zéro lecteur sur mes nouvelles, quand je participe au Challenge de Noêl, je suis dans la liste de lecture de personne ( parfois y'en a qui disent «  je vais venir te lire bientôt, promis » puis ils viennent jamais, mais je m'en fou un peu ). Les seuls avis que je reçoit se résume souvent à « Cool » et la personne disparaît. Même mes potes du RPG n'en ont rien à foutre de ce que j'écris, ils font les fantômes et c'est tout. Mais et alors ?
Je me suis jamais dis que j'écrivais de la merd* pour autant. Parce qu'a la basse j'écris parce que j'en ais envie. Pas pour les autres. Bien sur que des encouragements me feraient plaisir. Mais à la limites, d'une part, ça me motiverais pas plus, grosse flemme oblige, d'autre part, je crois que je prendrais pas en compte ce que la personne dit. J'vise pas l'édition, ni une super popularité sur la blogosphère. Au contraire, ça me ferait peut être flipper.

Mes textes sont comme ils sont, un peu bancale peut être, pleins de fautes d'orthographes, pas toujours très recherché ou un peu tirè par les cheveux. Mais ils sont de moi et ils sont à mon image. Imparfait.
J'écris tout les jours, alors je me dis que je m'améliore forcément. Et justement, c'est surement très con, mais quand je revois mes tout premier écris, et que je vois ceux de maintenant, je suis super fière. Parce que j'ai jamais eu de conseils de la part d'autres hauteurs du net, ni d'aucun lecteur. Au final, c'est moi toute seule qui évolue grâce à moi toute seule ( cette phrase est bizarre... )

Et c'est peut être les commentaire des gens finalement qui fait que vous n'avez pas confiance en vos écrit. Comme pour Tiphs qui avant de faire lire ses textes ne se posait pas plus de question que ça et qui a commencé à douter quand elle est devenue « populaire » sur le net. Les avis c'est bien, j'en poste tout le temps et j'adore en faire, mais au final c'est sur que y'a une certaine attente du lecteur derrière, on se demande ce qu'il pense et tout, et paf ! Problème de confiance. Je me demande parfois si G.R.R Martin aurait était aussi confiant en Games Of Trones s'il avait reçu des avis de lecteur avant de passer à l'édition...

Huhuuu, merci les copines.   

Booon, Tiphs, je crois que je vois ce que tu veux dire. Ouais, en clair, je peux pas m'empêcher de comparer mes écrits. Mais de toute façon c'est sûr qu'on voit beaucoup plus ses propres défauts que ceux des autres (je crois).
Mais en fait j'écris d'abord pour moi, parce qu'avant je publiais pas sur skyrock et que j'écrivais. Mais ça ne change rien au fait que j'ai toujours voulu être écrivain (pas pour le succès. J'ai un sérieux problème de confiance en moi, de toute façon, et quand des profs lisaient mes copies devant toute la classe ça me mettait très mal - de même que lorsque j'avais gagné tel concours... bref, en fait au fond je me sens fière de moi mais je me sens mal vis à vis des autres. Ouais, je veux encore moins être célèbre.) parce que écrire c'est ce que j'aime faire, que si je pouvais j'y passerai une bonne partie de mon temps, si j'ai la bonne histoire sous la main. Bon, ceci est un rêve, on en reparlera dans plusieurs années.   

Bref, ils sont gentils vos conseils. Et Ienny, je suis d'accord, l'écriture change constamment, mais est-ce qu'elle évolue autant une fois arrivé à l'âge adulte ? Parce que sinon, on n'est jamais satisfait de ce qu'on écrit, c'est un cercle vicieux   

Ton style ne cessera jamais d'évoluer, mais moins vite. En fait, ton évolution va décrire une courbe qui tend vers son maximum (sans jamais l'atteindre), avec au début un potentiel énorme puis qui va avoir tendance à s'aplatir. C'est comme ça pour n'importe quel apprentissage.

Pour te montrer la tête de cette fameuse courbe, voilà (tu te fiches des légendes, ça n'a rien à voir).

Ah d'accord ! Bon, bah la confiance devrait aller en s'améliorant alors   

Je suis également quelqu'un qui rabaisse sans-cesse ses écrits. En fait, je n'arrive pas à concevoir qu'on trouve ça "bien". Je ne fais jamais lire mes histoires à des proches, sauf mon copain et une amie, le reste c'est entièrement virtuelle. Personne, par exemple, à mes cours ne sait sur quoi j'écris, le nom de mon blog ou autre, tout est entièrement gardé secret.
J'ai peur qu'on trouve ça nul, même si on me dit le contraire, je serais constamment en train de douter.