Je suis un peu désespérée. Mon roman, enfin, mon petit dernier (un espèce de roman d'apprentissage psychologique contemporain de 70.000 k mots) vient de fêter ses un ans. Le premier jet est fini l'histoire est finie, la dernière ligne écrite.  Celles à qui j'en ai parlé (je pense notamment à toi Ienny) sauront que cette histoire m'aura donné du mal. Elle se déroulait à la base au moyen age,  puis au final elle est passée au 19e. Et enfin, c'est devenu un récit contemporain. Avant même de dépasser le 4eme chapitre, le roman avait déjà connu 3 versions distinctes  (disons le, certains l'aurait abandonné depuis longtemps). Il a enfin pris sa forme définitive. Le roman raconte la vie d'un garçon, marqué par la perte et la mort (je vous assure, c'est pas larmoyant). Du coup, on suit sa vie enfant, adolescent, et adulte. ET c'est là que j'en viens à mon problème, comme les chapitres coupent des grandes tranches de sa vie, j'ai du mal à donner une unité à l'ensemble, et surtout, à faire des transitions fluide entre chaque chapitre relatant les diverses périodes de son existence.

D'une façon générale, j'ai toujours eu du mal à faire des transitions d'un chapitre à l'autre, pour que cela semble naturel et que ça ne casse pas le rythme. Surtout que j'écris de façon fragmentée, et une fois tous mes chapitres écrits séparément, je ne parviens pas à les assembler (ou alors, avec difficulté). Des conseils ?  (mis à par ces fichus transitions mon roman est fini, je viens donc vous supplier de m'aider avant que ça finisse par m’écœurer de mon histoire).

C'est bizarre, je ne me suis jamais posé cette question.
Sinon, par mon expérience de lecture (plus que d'écriture), une transition sèche d'un chapitre à l'autre n'est pas forcément déroutante ni une mauvaise chose. Il faut juste éviter de répéter ce procédé à chaque fois.
Le principe du chapitre est de dissocier les scènes donc le lecteur s'attend à une cassure dans sa lecture.

Difficile de parler sans avoir lu ton roman, mais d'après ce que tu dis, tu passes sous silence certains mois (années ?) de la vie de ton héros pour te concentrer sur les moments importants... je pense que là, l'important, c'est qu'à la fin de ton chapitre, on sente bien que c'est la fin de la scène. Il faut alors éviter de trop rester sur de l'inachevé (qu'on s'attendrait à découvrir au chapitre suivant). Après, utiliser cette attente peut aussi être un moteur pour le lecteur... à utiliser en ton âme et conscience !
Après, il faut aussi recadrer au début de chaque chapitre le temps qui s'est écoulé. Sans tomber dans le peu élégant et rébarbatif "un an plus tard...", on peut trouver d'autres manières de glisser au lecteur que de l'eau a passé sous les ponts. D'abord par l'aspect physique de ton héros qui grandit (enfance, adolescence, âge adulte). Il grandit, tu peux parler de sa voix qui mue ou de sa barbe qui pousse. On peut aussi passer par les problèmes qu'il rencontre ; s'il est contemporain, passer par le biais de son dessin-animé préféré qu'il suit avec assiduité ou évoquer ses difficultés à trouver un emploi, ses déboires au boulot etc...

Je ne crois pas qu'il existe de formule magique, et la rupture entre chaque chapitre est peut-être moins dérangeante que tu ne le crois ?

Je suis d'accord avec Hybrid, il est important de clore correctement tes chapitres avant de passer au suivant. J'ai lu plusieurs fois que dans un roman, l'une des choses les plus importantes était de bien vérifier qu'on avait fermé toutes les portes qu'on a ouvertes durant le récit. Un genre de check-list "ça, ok, résolu."

Je pense que ça peut s'appliquer aussi à tes chapitres dans la mesure où chaque chapitre est une partie de sa vie si j'ai tout compris. Veille bien à ce que tout ce qui doit être résolu dans cette partie-là de sa vie l'est.
Pour les conclure, de mon avis très personnel, ça se joue sur la manière de tourner sa phrase. Bien faire sentir que l'on clôt une époque, peut-être en ajoutant un peu de nostalgie, en insufflant un ton définitif qui fait qu'on sent vraiment qu'on va tourner la page.

Et pour commencer un chapitre bah... moi je parle du temps. Du paysage. De trucs un peu généraux, avant de "rétrécir" le "champ de vision" (je sais pas si je suis claire mais je suis suuuuper fatiguée, pitet je reformulerai demain) sur le personnage et ses émotions. Et c'est à ce moment-là que je cale généralement la notion du temps qui a passé, genre "ça faisait deux semaines qu'elle tournait en rond sans qu'on daigne lui donner de quoi s'occuper". Ca fait plus naturel.

Après faut bien garder en tête que, quand même, si tu sépares ton histoire en plusieurs chapitres, c'est bien parce que le passage de l'un à l'autre constitue une cassure en soi, et que même en l'adoucissant autant que possible, ça restera une cassure.

En ce moment, je lis un livre (Un jour) qui se passe le 15 juillet de chaque année. Chaque chapitre correspond à un 15 juillet. Du coup on ne sait pas ce qui s'est passé durant l'année écoulée, on voit juste les deux héros dans la situation où ils sont ce dit 15 juillet. Et dans le second chapitre la mère du héros lui dit, il faudra que je te parle demain, du coup, on sait pas ce qu'elle lui a dit. ça sera peut-être dit plus tard, ou pas (j'ai vu le film et bien sur on saura plus tard ce qu'elle vooulait lui dire). Y'a des millions d'ellipses, on ne saura jamais tout, mais on saisit l'essentiel et c'est ça l'important. Pas besoin de faire des transitions ou quoi.
Au pire, en haut de chaque chapitre tu peux mettre la date pour donner un repère temporel au lecteur.
Moi j'aime bien me dire, oh il s'est passé tout ce temps entre les deux chapitres ? Du coup, j'ai l'impression de plonger dans une nouvelle aventure, pour voir comment les personnages ont évolué durant ce laps de temps.

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Hybrid :

Citation :

Difficile de parler sans avoir lu ton roman, mais d'après ce que tu dis, tu passes sous silence certains mois (années ?) de la vie de ton héros pour te concentrer sur les moments importants... je pense que là, l'important, c'est qu'à la fin de ton chapitre, on sente bien que c'est la fin de la scène. Il faut alors éviter de trop rester sur de l'inachevé

Oui, tu as bien saisi le "concept" de mon histoire. Je vois ce que tu veux dire pour la fin des chapitres, je dois éviter les fins "ouvertes".

Citation :

Après, il faut aussi recadrer au début de chaque chapitre le temps qui s'est écoulé. Sans tomber dans le peu élégant et rébarbatif "un an plus tard...

C'est justement vers ça que je penchais, et ça ne me plaisait pas... Mais du coup je vais creuser les pistes que tu me donnes pour le suggérer avec plus de légèreté.


Tiphs :

Citation :

Je pense que ça peut s'appliquer aussi à tes chapitres dans la mesure où chaque chapitre est une partie de sa vie si j'ai tout compris.

Oui, c'est bien cela du coup je vais essayer d'appliquer ta technique "check-list" ça m'évitera de me perdre, et d'oublier des choses en route !

Citation :

Et pour commencer un chapitre bah... moi je parle du temps. Du paysage. De trucs un peu généraux, avant de "rétrécir" le "champ de vision"

J'avais remarqué ça dans Pirate, et j'avoue que ça rend très bien pour le coup. C'est vrai qu'il faudrait que j'évite de dire de but en blanc "deux ans plus tard.."
Après, comme a dit Hydrid, et comme tu sembles le dire aussi, peut-être que l'effet cassure me gène plus qu'il devrait.

Inwe :

Vraiment sympa le concept de ce livre, et en plus il me tranquillise. Mon roman est bourré d'ellipses, et j'avais peur que cela pose problème. Apparemment si c'est bien maîtrisé ça ne gène pas.

Groskrox :

Je ne pense pas non plus mettre des dates, mais disons qu'avec toutes les astuces que vous m'avez donné, je vais essayer de mieux ouvrir et fermer mes chapitres pour que le lecteur ne soit pas perdu, en espérant que la fragmentation du récit qui couvre une si longue période (20 ans environs) ne rebutera pas.


Merci à tous pour vos réponses, ça m'a encouragé à m'y remettre, je laisse le sujet "ouvert" si quelqu'un d'autres à quelque chose à rajouter

(C'est à moi que tu demandes de quel bouquin il s'agit Krox ? J'ai pas franchement tous les neurones connectés aujourd'hui... Il s'agit de Un jour de David Nicholls, si c'est donc à moi que tu demandais, neuneu que je suis).

J'ai une toute autre vision de la transition entre les chapitres, mais je crois que ça vient du fait que je poste sur internet. Et comme les lecteurs peuvent avoir de l'attente entre deux chapitres, j'essaierai de maintenir le suspens avec des cliffhangers. Mes transitions de chapitres marchent toujours là-dessus. Par contre, ça doit être indigeste quand on lit tout d'un coup !

Il m'intéresse aussi ce livre, Laure ! Si je trouve je le prendrai la prochaine fois !

Pour ma part JE NE SAIS PAS FAIRE DE TRANSITIONS POTABLES. En fait quand j'arrive à la fin d'un chapitre souvent j'en ai un peu marre et... je le bâcle et je passe au suivant. Ouais, je sais, c'est mal. Donc souvent ça se termine en queue de poisson.

Minute Je-fais-mon-chieur du jour:

(désolé)

Je plusquarantdeuzois ce qui a été dit avant. Puisque je n'ai pas d'avis sur la question.

J'aime quand je me sens utile comme ça.

Il y a un film adapté du bouquin que j'aime d'amour, mais du coup, pour les transition de chapitre ça nous aide pas beaucoup (ceci dit, ils changent de capillarité).

Merci Inwë pour cet avis ô combien primordial.