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 Le dialogue, moteur de l'histoire ?

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Sumi B.
Sumi B.
Prêtresse du réalisme

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MessageSujet: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeLun 11 Nov - 23:10

(je ne suis pas sûre de l'endroit, j'hésite toujours entre "expériences" et "questions")

Puisque la question est peu claire, je vais tenter de l'expliciter. Le dialogue est une partie de l'histoire, à vrai dire j'ai très peu vu d'histoires sans dialogues (même si je ne doute pas que ça existe !) et je me demande la place que vous accordez à vos dialogues dans vos histoires. Je trouve que l'art du dialogue est assez difficile pour le rendre intéressant et crédible, ainsi a-t-il une bonne place dans vos écrits ? Vos écrits tournent-ils autour de vos dialogues ? Ou au contraire, vos dialogues ne sont là que pour servir vos écrits ?

(je ne suis pas sûre que ma question soit claire, mais on va essayer de retenir : quelle place donnez-vous à vos dialogues ?)
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Sylhe
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 10:22

Question interessante mais difficile. Personnellement, je suis plutôt à les éviter. Les dialogues servent, à avancer, à expliciter, à rendre vivant le récit mais moi, dès que j'en commence un, je trouve que c'est assez bancal, sans aucune valeur. Peu loquace déjà de prime abord, j'ai beaucoup de mal à integrer un dialogue parce que je ne sais jamais quoi dire.

Pourtant, le dialogue, selon moi, doit vraiment servir le récit.
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ManoucHe'
ManoucHe'



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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 10:32

J'aime beaucoup cette question Sumi Smile

Je sais que tu as déjà lu NLTR (du moins en partie) et du coup tu as pu constater par toi-même à quel point les dialogues sont peu présents.

Pour moi, un dialogue, s'il n'apporte rien à l'histoire ne sert à rien. Après, c'est très réducteur dans la mesure ou je ne sais pas écrire de bons dialogues. Du coup, je les supprime carrément. Sauf quand j'ai pas le choix. Ou comme dans une de mes histoires où une question revenait sans cesse, mais c'était nécessaire.

Mais je t'avouerais que le dialogue est plus une source d'angoisse que de plaisir. De un, parce que retranscrire une façon de parler, c'est pas possible, ça rend moche, c'est dégueu' et t'as pas envie de lire. Donc faut forcément romancé et du coup ça colle plus à la réalité (ouais, ManoucHe' compliquée u.u)
De deux, parce que ça peut facilement sonner faux et desservir ton histoire.

J'admire complètement les gens qui savent écrire de suuuuupers dialogues (Buulle, LorianO entre autres) qui ont du sens, qui apporte quelque chose à l'histoire. J'en suis incapable du coup, ce n'est en aucun cas un "moteur" pour moi. Au contraire, ça serait plutôt une source de blocage. donc, je les évite. Smile
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 11:43

Hum. Je vois plusieurs travers aux dialogues comme moteurs de l'histoire :

Par expérience de lecture, beaucoup de jeunes auteurs maladroits font peser les enjeux narratifs sur leurs dialogues. Par facilité je pense, mais l'effet qui en ressort ce sont des dialogues totalement amputés de crédibilité, mécaniques. Je parle de ces dialogues absurdes dans lesquels les personnages servent à faire comprendre des choses au lecteur qui les ignore. Genre "mais tu sais bien qu'elle est trop jeune, il faut qu'elle atteigne ses trois cycles lunaires pour pouvoir avoir un gâteau !" C'est un travers extrêmes, certes, mais assez révélateur.

Dans une moindre mesure, la difficulté de rendre un dialogue crédible et pertinent.

Ensuite, un dialogue est forcément le moment d'une faiblesse dans la littéralité du récit. Parce qu'on va tomber dans le caractère oral et dans la désharmonie des voix : chaque personnage ayant ses caractèristiques linguistiques.

J'utilise assez peu les dialogues importants, la plupart du temps j'use d'introspections ou de discours rapportés lorsque que veux réellement faire passer des informations. Cela ne tient pas de l'évitement, j'agis naturellement comme ça alors que j'estime maîtriser l’exercice. Mes dialogues sont davantage accès sur des détails, presque des banalités, des échanges superficiels et qui n'ont aucune utilité si ce n'est révéler un peu plus le personnage, ils me viennent comme ça. J'aurai tendance ainsi à mettre en avant les traits d'esprit, les discours de persuasion entre mes personnages pour montrer leur maîtrise du langage et les influences qu'ils mettent en place entre eux, le mensonge ou leur manque de maîtrise, leur maladresse d'expression... Mais j'aime aussi faire taire le dialogue pour explorer d'autre moyen d'expression. Le langage corporel est assez présent dans mes textes. Pour moi les dialogues n'ont donc rien à voir avec l'intrigue ou l'histoire, ils sont des témoins d'une actualité, d'une humanité pour mes personnage, des outils de perception dans ce sens.


Dernière édition par Carmilla K. le Mar 12 Nov - 14:05, édité 3 fois
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Madouce
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 12:43

Et bien, je m'attendais pas à voir autant d'avis négatifs sur les dialogues !
Sans pour autant m'autoproclamer Maîtresse Suprême des dialogues je n'ai aucun problème avec eux, en fait je les trouve plus facile à mettre en place que le reste, comme les descriptions. Après c'est totalement l'inverse chez d'autres, c'est une question d'aisance je pense.
Je vois les dialogues comme un moyen de rendre les personnages attachants ou détestables, il n'y a certes pas que cela mais c'est déjà un bon plan. J'ai du mal à imaginer une fiction sans dialogues, même si c'est pour dire n'importe quoi je préfère quand les personnages parlent !
Et très sincèrement, dans la vraie vie on en dit aussi pas mal de bêtises alors je ne vais pas forcément m'appliquer à faire en sorte que mes personnages paraissent intelligents ou même utiles dans leurs dialogues, il y a aussi des moments où ils auront l'air très cons et c'est tant mieux !
Dans mon roman les dialogues me viennent assez spontanément, je n'ai pas besoin de réfléchir des heures pour savoir ce que dit tel ou tel personnage à tel ou tel moment.
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Sumi B.
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 12:52

J'avais un peu du mal à mettre des mots sur mon avis concernant les dialogues, mais je crois que Carmilla a très bien résumé ma façon de penser. J'utilise mes dialogues pour rendre attachant mes personnages dans l'intrigue (plus attachant que détestable d'ailleurs, dans ce dernier cas je préfère utiliser les pensées) et pour les choses plus importants, je les rapport souvent dans le récit, non pas en dialogue. Car avec cette manière, cela me permet d'expliciter. Néanmoins je n'ai aucun problème avec les dialogues non plus, ça me vient assez spontanément (parfois j'ai des paroles qui me viennent en mémoire comme ça) mais j'essaye toujours qu'ils fassent mouches. Je trouve que j'ai perdu si cela ne procure rien au lecteur. Après j'utilise peu les dialogues à proprement parler, il s'agit surtout de courtes phrases qui percutent et ensuite je continue avec le récit.
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 12:55

Madouce a écrit:
Et bien, je m'attendais pas à voir autant d'avis négatifs sur les dialogues !
Je ne pense pas que les avis soient négatifs sur les dialogues mais sur leur importance dans l'histoire. En tout cas Madouce, ce que tu dis me rappelle ce que j'aime trouver dans les dialogues de façon général. C'est à dire la spontanéité, le manque de réflexion parfois (les personnages qui ont l'air con). L'important au fond, c'est que ça semble naturel qu'un tel moment tel personnage ouvre le bec pour caqueter à son aise.

Effectivement Sumi, nous sommes sur la même longueur d'onde :huhu:

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Admin
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 13:57

Le dialogue fait partie intégrante pour récit pour moi. C'est un travail à part entière. Car il s'agit du reflet verbal de chaque personne. Comme l'a dit Carmilla, le non-verbal (la gestuelle, l'attitude...) joue aussi beaucoup. Mais dans des récits à la première personne ou sans point de vue omniscient, il est parfois difficile de cerner certains personnages. Les dialogues permettent, selon moi, de les dépeindre. Selon le vocabulaire qu'ils vont utiliser, s'ils se répètent, leurs interactions verbales (genre agressives, pondérées...), la manière d'écouter les gens (vont-ils être interprétatifs, susceptibles, plus "psycho", frontaux...). Selon l'âge, l'enfant ne va pas s'exprimer de la même manière, c'est un joli biais d'évolution.
Et ça fait avancer l'intrigue. Comme Carmilla, je DETESTE ces dialogues à la mord-moi-le-noeud genre "racontons subrepticement des événements dont on aurait pas idée de parler, mais faut que le lecteur soit au courant" ! (pas de bol pour moi, je l'ai déjà fait... ERK.)
Bref. Je pense que je me suis trop laissée influencée par mes cours de psycho sur les entretiens verbaux. Mais ce n'est ptet pas plus mal !
Pour résumer, je suis plus une fille descriptive, mais le dialogue n'est JAMAIS à négliger. Selon moi.
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LorianO
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 14:06

Alors moi je suis une grande fan de dialogues. En fait j'aime pas trop entrer dans la tête de mes personnages et dire (par exemple, c'est une version extrêmement simplifiée) "il pensait que / trouvait que blablabla". Je sais pas, les pensées c'est assez privé je trouve, et puis j'aime assez que les lecteurs apprennent des choses en même temps que les personnages, je trouve ça plus dynamique. Et puis, comme j'ai (je crois) une écriture assez... cinématographique ? centrée plus sur l'action que sur la réflexion, c'est un mode de fonctionnement qui me convient bien.

Et puis, ce que je trouve intéressant dans les dialogues, c'est certes ce qui se dit (par ex. "je vais bien"), mais surtout ce qui ne se dit pas et qui va se cacher dans les silences et dans les mimiques (par ex. la personne qui dit "je vais bien" ne va peut-être pas bien du tout mais n'a pas envie d'en parler avec cet interlocuteur-là et du coup ça va se traduire par un ton sec / un regard fuyant / whatever). Parce que c'est vrai, de manière générale, quand on a une conversation orale avec quelqu'un, on ne va pas lui dire TOUT ce qui nous passe par la tête. Et je trouve ça vraiment intéressant d'essayer de faire passer tout ces non-dits dans le dialogue. (et puis, si, à un moment A de la narration, on assiste à un événement, et qu'à un moment B, l'un des personnages présents le raconte à un autre personnage, ça permet aussi de jouer sur la perception des choses et de se rendre compte à quel point un discours peut-être subjectif et éloigné de la "réalité réelle".)

Parce que je considère que le dialogue n'est pas seulement la partie orale, ce qui est dit, mais aussi tout ce qui va aller avec, les incises, et les réactions des personnages dans cette discussion. Et je sais pas vous mais les interactions entre les personnages c'est vraiment un des trucs que je préfère dans l'écriture. ça permet de mettre en avant leurs caractères, leurs travers, et puis surtout de montrer comment le comportement peut varier selon qu'ils soient face à tel ou tel interlocuteur. Vraiment, je pense que les dialogues peuvent apporter beaucoup, certes au niveau de l'intrigue, mais surtout pour la construction des personnages.

Et puis je trouve qu'un dialogue peut apporter beaucoup au rythme du récit, également : le dynamiser quand on s'enfonce dans de la narration un peu soporifique, ou au contraire à le ralentir si la conversation est difficile, par exemple. bref, ça peut être une très bonne ficelle à tirer.

Et, Carmilla, tu parles de dysharmonie mais je ne suis pas tout à fait d'accord : je pense que ça dépend beaucoup du style et du ton du récit. Si par exemple tu as un style très dix-neuvième et que tes personnages s'expriment comme des péquenots dès qu'ils ouvrent la bouche (j'exagère), c'est sûr que ça va créer un contraste, mais après ça peut aussi être très intéressant d'en jouer.

Bref, personnellement, je m'amuse comme une petite folle quand j'écris des dialogues, c'est un exercice dans lequel je me sens à l'aise (bien plus que dans la description qui, passée deux lignes, a tendance à m'ennuyer profondément) et qui, je trouve, peut apporter beaucoup au récit. Après je comprends que tout le monde ne se sente pas à l'aise avec ça, mais je considère que le dialogue peut être un moteur très fort du récit.
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Talsa
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 14:13

Comme ManoucHe, j’aime bien cette question, et je t’avoue, je suis assez surprise par la plupart des réponses, parce que les dialogues sont les passages que je préfère écrire.
C’est là, selon moi, que l’on en apprend le plus sur les personnages et où j’ai l’impression de mieux gérer leurs caractères... (ou pas parce que bon, les dialogues, c'est chez moi le moment où mes personnages se libèrent complètement et disent des trucs auquel je ne m'attendais pas).
Je suis assez d’accord sur le fait que cela n’a pas forcément d’impact sur l’intrigue, mais je pense qu’il s’agit d’une mine d’informations très importante pour la narration et je me sers de ce procédé comme lieu de débat, d’autant plus que j’ai tendance à n’utiliser que la troisième personne et le point de vue interne, donc on ne peut pas forcément savoir ce qu’il se passe dans la tête des autres personnages.
Je peux parler d'un passage écrit pour DDM avec Aleksey où nous avons fait parler nos deux personnages en discussion instantanée sur Facebook, c'était très sympa à faire et je pense que c'est le passage le plus important pour mon chapitre car il révèle d'une part le caractère de nos deux personnages, met en place leur relation et fait découvrir des aspects de leur histoire. Je ne vois pas du tout ce passage comme un raccourci, d'autant plus qu'il reste des non-dits, et que la connaissance des personnages passe par des points de vue interne donc parcellaire. 
Le dialogue à mon sens, est un choix de style et il peut être aussi bon que mauvais que n’importe quel passage narratif. Je sais que j’aime en écrire de la même manière que d’autres aiment écrire des descriptions, des introspections ou des scènes d’action. 
Je comprends aussi ton point de vue Carmilla sur la maladresse qu’ils peuvent contenir, mais c’est une maladresse au même titre que d’une autre et obtenir des informations via les dialogues n’a rien de mauvais lorsque c’est bien mené. Je sais que j’ai horreur du point de vue omniscient et que je préfère lire un dialogue un peu poussif qu’une explication-description de trois pages sur le pourquoi du comment. 
Carmilla a écrit:
la difficulté de rendre un dialogue crédible et pertinent. 
Je suis d’accord sur l'éventuelle difficulté de rendre un dialogue pertinent, (mais une nouvelle fois, c’est un problème d’écriture qui touche toutes les parties du texte) mais je le suis bien moins sur la crédibilité, quand je lis :
« Salut, ça va ?
− Oui et toi ?
− Oui, merci. Prêt pour le contrôle de maths ? 
− Non, j’ai pas révisé du tout ! » 
Je peux dire que le dialogue a peu de chances d'être pertinent s'il n'est pas accompagné d'incises pourtant, il est tout ce qu'il y a de plus crédible. A contrario, un dialogue très littéraire avec des inversions "sujet-verbe", a souvent rien de crédible, pourtant, il peut-être très pertinent. 
Carmilla a écrit:
Ensuite, un dialogue est forcément le moment d'une faiblesse dans la littéralité du récit. Parce qu'on va tomber dans le caractère oral et dans la disharmonie des voix : chaque personnage ayant ses caractéristiques linguistiques. 
Là, par contre, je ne te suis pas du tout ! D'une part parce que comme je le dis plus haut, on n'est pas obligé de faire de l'oralité, d'autre part parce que même s'il y a disharmonie de voix (et ce n'est pas obligatoire), ça donne une profondeur aux personnages, les rapproche du lecteur et surtout illustre bien leur personnalité enfin, des voix différentes ne sont en rien une faiblesse, mais une richesse, ça coupe l'éventuelle monotonie, et met en scène le personnage sous un autre angle qui peut créer la surprise.


Dernière édition par Talsa le Mar 12 Nov - 14:19, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 14:18

LorianO a écrit:
Et, Carmilla, tu parles de dysharmonie mais je ne suis pas tout à fait d'accord : je pense que ça dépend beaucoup du style et du ton du récit. Si par exemple tu as un style très dix-neuvième et que tes personnages s'expriment comme des péquenots dès qu'ils ouvrent la bouche (j'exagère), c'est sûr que ça va créer un contraste, mais après ça peut aussi être très intéressant d'en jouer.
Ce n'est pas ce que j'ai voulu faire entendre, je pense que je ne me suis mal exprimée car mon exemple est assez mauvais. Je ne parlais pas seulement de cet aspect de contraste oral / écrit. Mais aussi d'une unité plus globale. J'ai du mal à mettre des mots sur ce qui est pour moi un ressenti. C'est à dire qu'en tant que lectrice justement j'ai pas trop envie de me sentir devant un feuilleton ou un film. J'ai envie de lire, d'être dans le ton, d'être avec l'auteur et pas seulement avec les personnages peut-être. Par exemple quand on lit Milan Kundera, on est emporté, renversé, bouleversé, mais y a pas de dialogue entre les personnages, et pourtant les liens entre eux sont d'une puissance phénoménal pour le lecteur. Souvent, je me sens jeter "hors" du roman par un dialogue, ou couper dans quelque chose, j'ai l'impression d'une régression, d'un retour sur terre prématuré. Peut-être parce que ce n'est pas maîtriser encore une fois. L'important étant avant tout que le rendu semble couler de source, je pense.
Après je suis d'accord que c'est un travers pour moi à nuancer. Parce que je suis aussi d'accord avec ce que tu dis globalement dans ton approche des dialogues (surtout les non-dits et dans mon cas les mensonges aussi) et avec le jeu sur le contraste.


Talsa a écrit:
D'une part parce que comme je le dis plus haut, on n'est pas obligé de faire de l'oralité, d'autre part parce que même s'il y a disharmonie de voix (et ce n'est pas obligatoire), ça donne une profondeur aux personnages, les rapproche du lecteur et surtout illustre bien leur personnalité enfin, des voix différentes ne sont en rien une faiblesse, mais une richesse, ça coupe l'éventuelle monotonie, et met en scène le personnage sous un autre angle qui peut créer la surprise.
-> Oui, même chose que LorianO, j'ai donné un exemple qui assez éloigné de ce que je voulais dire en pensant à un exemple concret parlant pour moi mais par pour les autres. J'aime aussi avoir affaire à la polyphonie et même à une certaine oralité en tant que couleur locale, ce genre de chose. Mais à petite dose parce que pour moi ce n'est pas le principale vecteur et parce que, toujours pour ma pomme, ça interrompt quelque chose d'autre. Pas toujours encore une fois, mais j'ai souvent cette sensation.

D'où mon usage limité des dialogues. Cela dit je ne me limite pas vraiment vu que ce n'est pas naturel pour moi d'en mettre partout. Quand j'en veux un, je le mets, mais cette volonté est rare en ce qui me concerne. Vala vala. What a Face


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Anda
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Ancienne pyromane reconvertie dans la médecine


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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 14:21

LorianO, tu exprimes tellement bien mes pensées :serenade: 

J'adore les dialogues. Je ne sais pas pourquoi, j'ai un truc presque maniaque avec ça, mais j'adore les écrire, et je frétille toujours de joie quand je tombe sur une réplique excellente dans un récit. En plus, pour moi écrire un dialogue est la partie la plus facile, dans 90% des cas ça me vient naturellement et je ne passerais pas des heures dessus à me prendre la tête, contrairement à la plupart des parties plus narratives de mes textes. Ceci fait que j'ai toujours pas mal de dialogues dans mes récits, dont la plupart sont "inutiles" dans le sens où ils ne font pas vraiment avancer l'intrigue et sont souvent remplis d'âneries (mes personnages aiment bien dire des bêtises), mais selon moi, ils sont cruciaux dans le sens où ils aident énormément au développement des personnages. C'est une manière subtile de cerner leur caractère, au même titre que (pour reprendre Carmilla et Ienny), le langage corporel, les pensées du personnage, ses actions, bref tout ce que l'on va convoyer via la narration. En tous cas, c'est principalement de cette manière que je les utilise. (Et parce que je suis adepte des bons mots et que j'ai été éduquée avec Kaamelott, haha.)

Cependant, comme cela a été dit (au passage j'approuve tout ce qu'a dit Ielenna !), ce n'est certainement pas le seul usage que l'on peut en faire. Le dialogue est selon moi un outil tout aussi important, pas plus pas moins, que la narration, et il est possible de l'utiliser de nombreuses manièrse selon ce que l'on souhaite faire de son récit. Certains préfèreront n'en mettre que peu, voire pas du tout, lui préfèreront le discours indirect, leur donneront énormément d'impact, le préfèreront aux longues descriptions, s'en serviront pour apporter un peu d'humour, ... le tout est selon moi qu'ils restent dans le ton général du texte ! Un récit est un tout, je ne pense donc pas que le dialogue fasse le récit ou vice versa, en tous cas pas exclusivement.

Après je suis d'accord pour dire qu'écrire un dialogue crédible, sans briser la rythmique et la musicalité du texte, et qui ne soit pas aussi subtil qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine (cf. l'exemple de Carmilla qui me fait aussi grincer des dents), est un exercice difficile. Mais au final pas forcément plus difficile que d'écrire une belle description vivante et poétique et pas trop lourdingue... chacun ses points forts et ses points faibles What a Face Donc personnellement, j'adore lire des textes pleins de dialogues tant qu'ils sont pertinents et réussis, mais je sais que certains n'apprécient pas ; question de goût et de couleur encore une fois. En tous ce n'est pas moi qui risque de vous reprocher "trop de dialogues" dans vos textes, huhu.
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Tiphs
Tiphs
Illustratrice céleste et briseuse de noix

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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 16:58

Moi j'aime bien les dialogues. Et, sans vouloir m'autoproclamer Grande Maîtresse Suprême de ceux-ci, je suis à fond dans les dialogues cons. Les miens sortent sans que j'y réfléchisse, comme si mes personnages vivaient d'eux-même, pour le coup.
Des fois y en a, des fois pas, m'en fous et sincèrement, le moteur d'une histoire, pour moi, c'est son auteur. Tant que l'auteur est en phase avec elle, alors y a pas de raisons qu'ils soient superflus. ManoucHe est plus à l'aise sans, et ses histoires sont géantes. LorianO adore, et ses histoires sont géantes. Parce qu'elles gèrent leur truc. Tada.
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Matt'
Matt'
Grande amie des MOOSE MOOSE

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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeMar 12 Nov - 18:30

Carmilla K. a écrit:


Par expérience de lecture, beaucoup de jeunes auteurs maladroits font peser les enjeux narratifs sur leurs dialogues. Par facilité je pense, mais l'effet qui en ressort ce sont des dialogues totalement amputés de crédibilité, mécaniques. Je parle de ces dialogues absurdes dans lesquels les personnages servent à faire comprendre des choses au lecteur qui les ignore. Genre "mais tu sais bien qu'elle est trop jeune, il faut qu'elle atteigne ses trois cycles lunaires pour pouvoir avoir un gâteau !" C'est un travers extrêmes, certes, mais assez révélateur.

Je suis d'accord. Parce que c'est là mon principal problème en ce moment, du moins : mes dialogues sont mécaniques What a Face enfin je trouve, parce qu'on ne m'en fait pas la remarque plus souvent que ça, en fait.
Mis à part ça, j'ai lu tout ce que vous dites et c'est très intéressant. Concernant les dialogues, parfois j'ai plus ou moins envie d'en écrire. Ca dépend de mon inspiration d'une manière générale, c'est tout. Mais les dialogues sont selon moi très importants. Par exemple, quand un personnage conte son histoire à un autre. C'est ce genre de dialogue que j'aime beaucoup écrire parce qu'on doit essayer de faire ressentir ce que le personnage qui raconte sa vie ressent, à travers un dialogue.
En fait, mettre des dialogues c'est un peu mécanique pour moi, j'en mets sans trop faire attention quand j'estime qu'un personnage a besoin d'ouvrir sa bouche. Et les dialogues reflètent beaucoup la personnalité des personnages, mine de rien. Un personnage sera plus emporté ou enflammé dans ses paroles, un autre aura du mal à aligner trois mots, un autre utilisera des mots tels qu'on comprendra qu'il est rêveur, un autre encore des mots qui montreront sa facilité à se mettre en colère... et puis, dans la vie de tous les jours, on parle sans cesse (eh oui c'est dur de s'y résoudre mais c'est la vérité ! Ca arrive même de se parler à soi-même alors bon...)

Dans l'ensemble je suis assez d'accord avec LorianO, Talsa et Anda sauf que je suis plus modérée et que je n'adore pas écrire des dialogues. Enfin si, parfois. Je sais pas, ça dépend. Je crois que ce que je préfère c'est la narration. Ou écrire en général, je n'ai pas de préférence particulière (hormis les scènes d'actions Razz ) et que le dialogue, comme le dit Tiphs, n'est pas le moteur de l'histoire, que le moteur, c'est la motivation de l'auteur à écrire, écrire avec son coeur Very Happy 
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Aleksey
Aleksey
Maître des mâles

Localisation : Dans un manoir, à Westbury
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeVen 15 Nov - 18:47

Carmilla K. a écrit:
Mes dialogues sont davantage accès sur des détails, presque des banalités, des échanges superficiels et qui n'ont aucune utilité si ce n'est révéler un peu plus le personnage, ils me viennent comme ça.
C'est un côté des dialogues que j'aime beaucoup utiliser. Des dialogues qui, à première vue, sont d'une banalité affligeante, et qui en fait révèlent plus de choses qu'on le croit.

Talsa a écrit:
Je peux parler d'un passage écrit pour DDM avec Aleksey où nous avons fait parler nos deux personnages en discussion instantanée sur Facebook, c'était très sympa à faire et je pense que c'est le passage le plus important pour mon chapitre car il révèle d'une part le caractère de nos deux personnages, met en place leur relation et fait découvrir des aspects de leur histoire. Je ne vois pas du tout ce passage comme un raccourci, d'autant plus qu'il reste des non-dits, et que la connaissance des personnages passe par des points de vue interne donc parcellaire.
J'avoue que c'était vraiment une bonne expérience ! Assez étrange, mais que je conseille. Pour le coup, ça donne vraiment l'impression que le personnage est vivant.


Sinon, je sais pas quoi ajouter, vraiment. LorianO a déjà tout dit (non mais avec Lo on partage la même passion des dialogues aussi.) Pour moi, les dialogues, c'est juste un passage obligatoire. COmme dit plus haut, ils ne sont pas forcément pertinents au premier abord, mais ils sont là pour une raison, pas seulement pour prendre de la place, faire des mots en plus et faire sauter la narration (voire description). Je trouve que le langage est véritablement une part importante des relations humaines, et comme mes histoires tournent généralement autour de ça (plus qu'un univers ultra développé ou une intrigue très bien ficelée), y a pas de mystère : j'use des dialogues, sans en abuser, je pense. A ce niveau là, je ne suis pas objectif, c'est certain. Mais j'arrive à doser. Parfois, il y a beaucoup de dialogues, et parfois moins, un peu comme dans la vie réelle : des fois, on parle beaucoup. Et puis des fois non. J'ai clairement conscience que ça fait partie de mon style, après, on aime ou ou n'aime pas. Après, je ne sais plus qui en a parlé, mais je pense qu'il faut que ce soit en adéquation avec ce que l'auteur veut faire et son histoire. Pour prendre l'exemple de ManoucHe', c'est vrai que dans L'enfer, le silence, il n'y a (presque) pas de dialogues, et pourtant, ça ne choque pas parce que ça colle parfaitement avec le titre, l'ambiance, les personnages. Donc bon.
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Fiona
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitimeSam 1 Fév - 18:17

Anda a écrit:
je frétille toujours de joie quand je tombe sur une réplique excellente dans un récit.
Je suis commotionnée, Lo ! =) Qu'est-ce qu'on a pu la répéter cette réplique débile...  Le dialogue, moteur de l'histoire ?  3667629574

Bon, pour changer, je suis d'accord avec Lo, et en plus, elle s'exprime bien. =)
Moi aussi j'aime bien le dialogue, et c'est naturel pour moi, j'en ai besoin. Peut-être parce que je suis quelqu'un au dialogue facile à la base ?

Ce que j'ai remarqué aussi, c'est que je commence souvent mes histoires au milieu d'un dialogue ou avec quelqu'un qui adresse la parole à quelqu'un d'autre. Ca se fait toujours naturellement, mais je crois que c'est surtout parce que je trouve ça vachement plus dynamique. Ca fait rentrer direct dans l'histoire. Ou pas. Mais si c'est pas, du coup, c'est compliquer de rattraper le train en marche après =)
Et puis je pense que ça dépend aussi de la narration ou du récit en lui-même.

Par exemple, pour New Girl in Town, j'ai utilisé énormément le dialogue, et très peu la description, ce qui a été relevé (reproché je sais pas). Je m'en suis pas rendu compte tout de suite, mais en y repensant, ça pouvait pas être autrement : Fiona est du genre à abreuver les gens d'informations pour les empêcher de réfléchir et les emmener où elle veut. Donc voilà, hormis le fait que le dialogue était nécessaire pour planter le personnage, il était également nécessaire pour planter l'histoire telle qu'elle est. Les deux sont indissociables.

Mais je comprends qu'une autre fiction ne nécessite pas autant de dialogue et puisse fonctionner autrement. Cela dit, je suis comme Lo, j'aime bien les dialogues, ça me fait kiffer... =)
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MessageSujet: Re: Le dialogue, moteur de l'histoire ?    Le dialogue, moteur de l'histoire ?  I_icon_minitime

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Le dialogue, moteur de l'histoire ?

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