Un jour, sur un forum rpg, j'ai vu quelqu'un écrire son récit à la deuxième personne et n'ayant jamais vu cela dans aucun livre, ça m'a fait très bizarre, je trouve ça laid même. J'ai l'impression que l'auteur se parle à lui-même ou à ses personnages et du coup ça casse la proximité avec le lecteur. C'est assez brute, j'ai plus la sensation de devenir voyeur de l'histoire plutôt que témoin ou spectateur.

Du coup je me demandais si vous aviez déjà lu un livre de ce genre ou si vous-même vous le pratiquez et pourquoi  

Je connais pas. En faite j'ai du mal a voir a quoi ça ressemble… Je pourrais avoir un exemple ?

Et bien voici un texte à la première personne:

"Je suis allée au jardin mais je n'ai pas trouvé la belle fleur délicate dont parlait ma mère. Alors je suis rentrée, triste mais pas sans espoir."

Et à la deuxième personne ça donnerait:

"Tu es allée au jardin mais tu n'as pas trouvé la belle fleur délicate dont parlait ta mère. Alors tu es rentrée, triste mais pas sans espoir."

(Désolé pour les éventuelles fautes)
On m'a dit qu'il existait des livres écrit de cette manière mais je suis sceptique =/

J'ai lu ET écrit des récits à la seconde personne et c'est un exercice très intéressant !

Comme lecture, je vous conseille Lambeaux de Charles Juliet, qui parle de ses deux mères. Je l'avais lu dans le cadre de mes cours de français en 3ème et ça m'avait marquée. En plus, il n'est pas long.
J'ai tenté l'expérience avec ma nouvelle Croix de Bois Croix de Fer, car ça donne une dimension impersonnelle très intéressante, presque parfois prise de recul qui peut paraître déshumanisante mais dont il résulte l'effet inverse. Un peu comme si tu regardais derrière une vitre ce qu'il peut se produire. Tu n'es pas dans la tête du narrateur ni dans celle du protagoniste.

Il faut lire et expérimenter, je pense, pour comprendre ! Mais je conçois que ça puisse gêner !

J'irais lire alors, parce que je suis curieuse de voir comment ça se "maitrise"

Perso, ma seule expérience de lecture dans ce domaine c'est justement Croix de bois, crois de fer de Ienny, donc je peux juger que sur ça. C'est spécial, on est d'accord, mais à partir du moment où c'est justifié, où ça a un sens et que ce n'est pas juste pour donner un style, moi ça me choque pas. Au contraire.

Heaven avait fait son prologue a un moment en "tu". Moi je trouve ça assez dérangeant, mais je pense qu'il y a des situations où ça pourrait s'appliquer sans que je trouve cela très gênant. Par contre je suis pas sûre de pouvoir tenir dans la longueur, en lecture. En écriture, j'ai jamais tenté.

Je me demandais si j'avais déjà lu une telle chose et Ienny y a répondu (merci Ienny). J'ai lu aussi Lambeaux de Charles Juliet (que moi j'ai détesté excepté l'épilogue mais pour d'autres raisons que la deuxième personne) et cette forme de narration ne m'avait pas troublée curieusement (alors que quand tu as posé ta question je me disais "pouah mais ça doit rendre trop bizarre ça me choquerait si je lisais ça !"). Après je suis d'accord avec Aleksey (ma qué ça alors), il faut que ça ait un minimum de justification, pas juste pour faire des effets de style pompeux. Car comme tous les effets de style un peu osés, ça peut vite virer au pompeux si non maîtrisé.

Personnellement, je trouve que la narration en "tu" rapproche au contraire, ça donne une dimension très particulière au récit.

J'ai cherché si j'avais déjà lu une histoire de ce genre, mais celle dont je me souvenais n'est pas en "tu" mais en "vous". Je vous la donne quand même, parce que vous ou tu, ça fait le même genre d'effet.

Darlky Dreaming Harry

De mon point de vue, cela dépend aussi du thème. L'utilisation du "tu" ou même du "vous" peut rapprocher dans certains cas mais tout dépend du contexte et de qui est cette personne. Ainsi que du style de l'auteur. Je n'en ai pas actuellement lu. Mais je suis assez curieuse.

Ielenna a écrit:

Comme lecture, je vous conseille Lambeaux de Charles Juliet, qui parle de ses deux mères. Je l'avais lu dans le cadre de mes cours de français en 3ème et ça m'avait marquée. En plus, il n'est pas long.

Je le conseille aussi très fortement ! Un de mes livres préférés, très triste et avec une écriture à tomber par terre .

Ecrire à la deuxième personne... me casserait la tête ! Quoique je l'ai déjà fait, m'adressant à une personne réelle, certes, mais souvent, le "tu" disparaît bien vite, tant il est, euh... encombrant, disons !
Mais tout un roman ainsi doit être... pfiouuu, fastidieux !
Je trouve que cela éloigne un peu le lecteur, qui se sent mis de côté, et a l'impression de ne pas être dans le même monde que les deux personnages (le narrateur et celui à qui s'adresse l'histoire/les lettres, etc)

C'est vrai que ça doit mettre une barrière avec le lecteur, mais comme ça a déjà été dit plus haut, si c'est justifié, je pense que ça peut le faire. En revanche, un roman entier écrit à la deuxième personne, ça doit pas être simple déjà pour l'auteur, encore moins pour le lecteur. Je vais rajouter le livre que tu conseilles, Ielenna, à ma liste de lecture, ça a l'air très intéressant.
Et je pense que je l'expérimenterai un jour, j'y avais déjà pensé, mais ça doit être très enrichissant pour un auteur !

Disons que la seconde personne est sympa à utiliser si on part sur quelque chose d'autobiographie, ou sur une histoire visant à s'adresser à une personne en particulier (qu'elle soit fictive ou réelle). J'ai déjà écrit à la seconde personne, pas un roman entier mais quelques passages, et j'aimais bien l'effet donné, disons qu'il faut savoir l'utiliser.

Eli Esseriam l'a fait avec son tome 4 "Elias, cavalier pâle" de la série Apocalypsis

Mon prologue est à la deuxième personne et c'est assez particulier, après je trouve ça bien car on décrit la personne d'une autre façon. Mais bon, ça ne plait pas à tout le monde.

Salut, j'arrive après la guerre et tout mais osef

Bon, comme Sumi l'a dit, j'ai écrit mon prologue d'une lointaine époque (quand Ardens s'appelait encore Cendrecoeur, quoi) à la seconde personne. À vrai dire, sur le moment, le but était surtout de souligner l'aspect décalé du personnage, qu'on se dise "wait wat is goin on lol" sans vraiment être capable de mettre le doigt dessus (en même temps je dis ça mais sur le moment c'est juste venu spontanément, je fais genre une analyse de ce qui a dû se passer ) ou whatever. Ouais j'sais, ça brise le mythe et j'ai probablement foiré, mais c'tait mon tout premier texte, yo.

Sinon, ton commentaire m'interpelle un peu, Sandra, parce que j'ai commencé à utiliser activement la seconde personne pour un personnage en particulier sur un RPG (désormais morte, paix à son âme  ) Et je dois dire que je suis assez en désaccord. Certes, pour la plupart des personnages, c'est carrément useless. Le tu est un gros effet de mode sur la sphère des fora RP, utilisé à tort et à travers et pas forcément de la bonne façon. Mais il peut fonctionner à merveille s'il est donné de façon sage et réfléchie (admettons le personnage dont je parle, mon compagnon de RP principal et certains lecteurs ont vraiment remarqué une amélioration du contenu à partir du changement de POV, une sorte de symbiose entre le narrateur et le personnage) (wow ça sonne tellement genre je me trouve sage et réfléchie ). Je vais également rebondir sur les paroles d'Aleksey qui dit qu'il devrait toujours avoir une raison : oui, mais pas explicite. Sinon c'est trop facile, je trouve (sauf pour les précurseurs du genre, of course). Perso, ça me dérange pas particulièrement que ce soit un effet stylistique, tant que c'est maîtrisé (mais bon, une raison est toujours la bienvenue). Bref, exemple, mon personnage était une Asperger de niveau élevé qui n'a jamais pensé par elle-même.

Au premier abord, t'as envie d'essayer la première personne (tru story), parce que tu te crois cool avec ça et tout. Sauf qu'on arrive à deux problèmes Le premier est strictement pratique : comment tu veux arriver à retranscrire les pensées d'un Asperger de niveau ÉLEVÉ ?? Ces gens-là pensent à 3984732 à l'heure (essayez n'importe quel problème mathématique sur Ulter, et il est niveau faible ; vous allez vous trouver trop stupide d'avoir coulé vos maths, je vous promets testé par la maison ), donc à moins de vouloir avoir un livre gros comme l'annuaire téléphonique de Hong-Kong... (ou des RPs qui prennent trois posts parce que tu boostes à chaque fois la limite) De plus, il est vraiment facile de faire un faux pas quand on traite d'un handicap psychologique/social/mental/émotionnel au je, même après maintes recherches (c'est la raison principale pourquoi je veux pas "officialiser" la psychose ou schizophrénie ou chépa de l'héroïne d'Ardens dans le second tome). Certes, c'est peut-être une raison "paresseuse", mais à prendre en sérieuses considérations ; si t'es pas atteint toi-même, y'a de très faibles chances que tu réussisses. Le second problème... j'ai oublié le second problème, mais s'il me revient, je le dirai

Ensuite, la solution logique c'est bien entendu... la troisième personne ! Sauf que ouais, ça a foiré aussi. Mes RPs avaient aucune consistance, c'était pas glorieux... Peut-être que je ne maîtrise tout simplement pas la troisième personne, mais le problème était bien là ! Parce que la première personne montre comment le personnage se voit lui-même, tandis que la troisième montre ce qu'il dégage. Et avec un personnage comme Reeven, qui était aussi compréhensible qu'un film de répertoire croate sous-titré coréen ou que la fin de Shining, je pouvais pas me permettre d'omettre l'un ou l'autre. C'est alors que, désespérée, j'en suis venue au tu. Je l'avais déjà utilisé dans mon prologue, les gens avaient bien aimé, j'avais envie d'essayer.... yolo, quoi. Et j'ai été vraiment agréablement surprise. Ça créait une balance parfaite entre l'attachement avec un personnage, une touche de bizarre et toute la vision globale. On était très proche des sentiments et émotions de Ree (ce qui est essentiel vu que les Aspergers pensent avec leurs émotions), mais on gardait une certaine distance de son esprit de ferrari. Et ce personnage est juste devenu le personnage que j'ai le plus aimé jouer de toute ma vie et qui a laissé une trace marquante sur le forum même si elle est morte de façon non-épique

Fin bref, je me la joue toute dorée et tout et je m'en excuse sincèrement mais je m'emballe vraiment vite avec ma ptite Reeven (elle est vraiment Mary-Sue, en un sens ) Tout ça pour dire que le tu, oui quand c'est maîtrisé et justifié, non quand c'est parce que c'est à la mode OwO Et même que je vous encourage à essayer, personnellement j'ai bien aimé (même si en fait ça change pas grand-chose à moins d'être vraiment la "voix" du personnage haha ). Et je vous rassure, on s'habitue très vite. À l'écrit ou en lisant, on en vient à oublier que c'est nouveau (quand c'est bien fait, of course) et on s'en rend même plus compte :') M'enfin, j'avoue que pour un roman complet, josaispas. J'ai envie d'essayer. Je reprendrai probablement Ree pour la foutre dans un roman à elle (et son boyfriend of course), et je pensais d'abord lui garder son POV. Mais je me rends compte que ça peut vraiment faire fuir le lecteur. Et que c'est ptêt pas une bonne idée. Et que tout le monde peut pas apprécier ou bien accrocher.

Mais aussi en même temps je me rends compte que je m'en fiche un peu, et que Ree je la ferais sûrement pour moi-même d'abord donc en fait je m'en fiche royalement

Fin bref.

We'll see.

AH OK DANS CE SENS LÀ MDRRRR

Salut je suis une gourde, don't mind mey  

(on dira que je me suis mise à débattre pour le plaisir )